L’Union internationale pour la conservation de la nature (Uicn) a récemment réévalué le statut de la roussette de Livingstone (Pteropus livingstonii), une espèce emblématique des Comores. Autrefois considérée « en danger critique d’extinction », elle est désormais classée « en danger ». Cette révision s’appuie sur plus d’une décennie de suivi scientifique mené par l’Ong Dahari.Depuis 2013, Dahari mène des travaux de terrain en partenariat avec l’Université des Comores, les parcs nationaux et Bat Conservation International. Les équipes réalisent deux fois par an des comptages et suivis permettant d’estimer la taille et l’évolution de la population. À ce jour, 26 dortoirs ont été identifiés, dont 20 à Ndzuani et 6 à Mwali.
Selon Dahari, ce progrès dans la classification ne signifie pas que le danger est écarté. La roussette de Livingstone reste parmi les espèces les plus vulnérables du genre Pteropus. La déforestation constitue la menace principale : entre 1995 et 2014, l’île de Ndzuani a perdu près de 80 % de sa couverture forestière naturelle, entraînant l’assèchement de la majorité de ses rivières permanentes.
protéger les arbres et restaurer la végétation
Les suivis récents montrent une population globalement stable depuis 2012, tant à Ndzuani qu’à Mwali. Depuis 2019, l’utilisation de balises Gps a permis de mieux comprendre les déplacements des roussettes, d’identifier de nouveaux dortoirs et de localiser leurs principales zones d’alimentation. Ces données ont contribué à une meilleure estimation de la population et à la révision de son statut par l’Uicn. La survie à long terme de l’espèce dépendra du maintien des forêts et de la poursuite des efforts de conservation.Pour lutter contre la déforestation, Dahari a mis en place des accords avec des agriculteurs : en échange d’un soutien technique, de semences et de formations agricoles, ces derniers s’engagent à protéger les arbres et à restaurer la végétation sur leurs terres proches des dortoirs.
