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Biodiversité terrestre-Ndzuani I Sept recommandations pour la conserver

Biodiversité terrestre-Ndzuani I Sept recommandations pour la conserver

Société | -   Nazir Nazi

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Des chercheurs de l’Université des Comores, appuyés par l’Ong Dahari, notent un tarissement des rivières et une déforestation effrénée aux conséquences énormes sur la biodiversité. Des espèces endémiques menacées.

 

Plus de 1 200 grands arbres natifs sont prélevés chaque année du paysage forestier de Moya selon une étude de recherche menée entre 2009 et 2020 et dont le rapport est publié cette année sur l’utilisation du bois. Une déforestation très accélérée constatées à travers une étude réalisée par l’Ong Dahari avec la faculté des sciences et techniques de l’Université des Comores sur une période de douze ans de recherches.

 

Une information «alarmante» communiquée hier, jeudi 09 décembre lors d’une journée de présentation qui s’est déroulée à la salle de conférence de l’Ecole de médecine et de santé publique (Emsp). Face à ce constat, sept recommandations (lire encadré) ont été faites pour conserver la biodiversité terrestre de Ndzuani.

 

Selon le co-directeur de Dahari, Misbahou Mohamed, tous les résultats de recherches effectuées depuis 2009 ont permis à Dahari de répertorier les espèces menacées et les types d’habitats dont elles dépendent ainsi que l’état du paysage de Ndzuani. «C’est l’analyse de ces différentes données et informations qui nous ont permis d’établir ces sept actions de recommandation pour non seulement protéger la biodiversité des Comores, mais également les ressources naturelles vitales pour la population et la restauration des forêts», se justifie-t-il.


L’une des premières actions recommandées est de conserver les arbres natifs matures restants et restaurer la forêt environnante.Dans la mesure où, selon la cartographie forestière, il ne reste que 46 km² de forêt naturelle et dégradée dans les zones les plus «abruptes» ou inaccessible à l’homme, et il constitue le noyau des zones clés pour la biodiversité de Ndzuani. Misbahou Mohamed insiste sur le fait que la plupart des espèces endémiques et rares préfèrent les altitudes moyennes et les hautes altitudes et que dans ces zones le paysage est dominé par l’agriculture à 70 %.

Roussette de Livingstone

«La protection des zones de haute altitude ne suffit pas pour protéger la biodiversité endémique de Ndzuani. Malgré plusieurs efforts menés pour des campagnes de reboisement, la situation reste toujours alarmante. Les agriculteurs peuvent être encouragés à planter et à entretenir des arbres indigènes dans des zones critiques pour l’eau et la biodiversité s’ils sont pleinement et collectivement engagés dans l’effort de reboisement», a-t-il recommandé.


Par rapport à l’espèce phare, la roussette de Livingstone, le co-directeur chez Dahari indique que l’Ong a suivi cette espèce, depuis 2012 et que sa population est faible. «Il reste 1 200 individus sur Ndzuani et Mwali et elle est fortement menacée par rapport aux autres espèces étudiées.La destruction de son habitat est due à la déforestation et aussi aux glissements et aux cyclones. Des études supplémentaires doivent être effectuées et des actions pour protéger les sites et dortoirs doivent être rapidement mises en place», propose-t-il.

                                                               Les sept recommandations

1. conserver les arbres natifs matures restants et restaurer la forêt environnante. 2. restaurer des habitats naturels favorables à la biodiversité à des altitudes moyennes. 3. appliquer des mesures de conservation dédiées pour l’espèce phare, la roussette de Livingstone. 4. s’assurer que les parties prenantes locales bénéficient économiquement des mécanismes de restauration de la forêt. 5. concevoir des efforts de reboisement participatif pour les rendre durables. 6. remplacer l’utilisation d’arbres endémiques pour la construction et la fabrication de meubles. 7. développer une fierté et une appréciation de la biodiversité unique de Ndzuani.

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