Le docteur Ibouroi Mohamed Thani a organisé, mardi 28 décembre, au Cndrs, une conférence portant comme thème, «Approche intégrative de la biologie pour la conservation de la biodiversité de l’archipel des Comores». Un projet né après un «constat alarmant» établi par le docteur sur la vulnérabilité des écosystèmes comoriens.
Pendant la conférence, Ibouroi Mohamed Thani a évoqué les causes de la disparition de certaines espèces, pour la plupart endémiques des Comores et a, entre autres, suggéré des propositions qui pourraient contribuer, selon lui, à la conservation de ces espèces.Le conférencier a spécifié trois espèces en voie de disparition. Il s’agit du pretopus livingstoni (la Rousette de Livingstone), pretopus sychellensis comorensis (une sous-espèce de chauve souris géante) et de l’otus pauliani (une espèce d’hibou dit Petit-duc du Karthala).
Trois espèces menacées de disparition
Plusieurs facteurs peuvent, selon le docteur, expliquer la vulnérabilité et la déchéance de ces espèces. Parmi eux, «la qualité restreinte de la taille de la population(le nombre d’espèces dans la nature) car plus elle est restreinte, plus la vulnérabilité augmente», a tenu à rappeler Ibouroi Mohamed Thani.Ce dernier évoque également la pression anthropique exercée sur les espèces caractérisée par «le déboisement massif et les incendies, volontaires ou pas des forêts». Ainsi, la disparition de l’habitat naturel de ces espèces s’avère progressive, s’élevant à «10% par an», un chiffre qui, selon le docteur, pourrait s’avérer encore plus conséquent les années à venir, si des actions concrètes ne sont pas menées pour enrayer le phénomène.
Une sensibilisation dans les zones rurales, foyer spécial des espèces menacées de disparition, est nécessaire pour avertir sur le danger qui plane sur elles. Ibouroi Mohamed Thani a alors dévoilé des actions à engager pour la conservation de la diversité. Parmi elles, «limiter l’accès des humains dans les aires protégées, limiter les coupures d’arbres dortoirs, limiter la conversion des habitats naturels en zones agricoles».
Des solutions proposées pour la conservation des espèces
Toutefois, le docteur Ibouroi Mohamed Thani n’est pas sans savoir les difficultés pour mettre en œuvre ces actions. Les zones ciblées par ces mesures, et les activités qui y sont menées, constituent, pour la plupart des cas, «la principale source de revenus ou encore, le moyen de subvenir aux besoins du quotidien des habitants de ces zones qui font donc passer le choix des activités agricoles avant la conservation de la biodiversité», a-t-il déploré. Il y a trois semaines, des chercheurs de l’Université des Comores avaient eux aussi sonné l’alarme sur la déforestation à Ndzuani et la destruction lente de la biodiversité marine.
Housni Hassani, stagiaire