Bouchrati Abdoulhalime est l’une des rares profs de philo à avoir les pieds sur terre puisque à l’aise dans tous les milieux et discutant tous les sujets de la vie sans à priori et sans langue de bois non plus.

Le métier d’enseignant qui fait suite à des études universitaires, à Antanarivo, elle l’exerça que quelques temps, juste quelques mois, le temps de chausser ses crampons vissés et de descendre dans l’arène politique, son véritable dada, en se frottant jeune qu’elle était au suffrage universel en compagnie d’un certain Hamada Madi Boléro dont elle était la colistière dans une élection législative qui ne va pas rester dans ses annales mais qui l’a permis d’être connu du grand public.

Zéro concession

Elle va enchainer avec Mohamed Ali Said dont elle servira comme directrice de sa campagne électorale réussie face à un Mohamed Said Fazul alors chef del’exécutif sortant de l’ile. C’est tout bonnement après l’installation de M.A.S. à Bonovo qu’elle fut nommée ministre de la Santé où elle fut remarquée par son acharnement au travail et son goût peu prononcé pour les “hutwamu” qui font pourtant courir plus d’un.

Elle sera par la suite propulsée à la tête du commissariat au Genre sous Ikililou sur proposition de Mohamed Ali Said devenu gouverneur, un ami personnel de longue date qu’elle avait soutenu lors de son élection en tant que vice-président de Sambi. A ce poste, elle va encore une fois démontrer ses capacités au travail, de l’audace et un franc parler mais va se heurter à un certain clan de femmes qui a ses entrées à Beit-Salam et va finir malgré l’appui du président de la République par rendre son tablier et rentrer à Mwali s’occuper de ses trois enfants et son mari.

Elle a battu le pavé lors des dernières élections pour le choix du chef de l’exécutif de l’ile en faveur de Mohamed Said Fazul contre Hadidja Aboubacar avec laquelle elle n’a jamais été en parfaite harmonie malgré l’amitié de longue date de leurs deux époux.

Aujourd’hui conseillère à Bonovo, Mma-Yacoub comme on l’appelle aussi affectueusement, se distingue par quelques constances pour lesquelles elle n’est pas prête de faire la moindre concession à savoir le combat en faveur de la femme et “mwali wa kwéli” c’est-àdire la défense de l’autonomie des iles et la présidence tournante, en un mot les Accords de Fomboni dans l’esprit et la lettre. Bouchra bien que très sollicitée, concentre son action de nos jours à la vie associative.