Les commerçants dont les marchandises se trouvaient à bord du boutre disparu se sont tournés vers la justice en portant plainte contre les propriétaires du bateau. «On nous a communiqué la convocation le 26 mai. Ils ont leur avocat, nous avons engagé le nôtre. Quand nous serons sollicités par la justice, notre avocat nous informera», a fait savoir un des responsables de la compagnie maritime ayant affrété le boutre qui effectuait son premier voyage vers les Comores.
Agence installée en Tanzanie
Ce dernier a tout de même exprimé son étonnement de la tournure qu’a pris l’affaire. « Le bateau a disparu. Nous sommes tous impactés par cet accident tout comme les commerçants. Malgré tout, nous avons établi un contact avec eux afin de discuter de la suite à donner. Une commission avait même été mise en place. Celle-ci devait se rendre en Tanzanie à la rencontre du propriétaire du bateau. Sur place, on chercherait à vérifier s’il avait d’abord assuré le bateau et si l’assurance couvrait tous les risques «, a expliqué Nourou Moussa. Rappelons que souvent, l’acheminement de marchandises depuis la Tanzanie s’opère sans la moindre assurance. « Si le bateau disparait, il n’y a aucun moyen de se faire rembourser.
C’est ainsi que ça fonctionne», confessait un commerçant qui a déjà subi des pertes dans de telles circonstances. « Nous avons seulement affrété un boutre. Les commerçants ont confié leurs marchandises à des agences installées en Tanzanie. Donc explicitement, il n’y a pas un contrat qui nous lie avec eux. Mais ce n’est pas une raison pour nous de les ignorer. Malheureusement certains ont préféré porter plainte, ignorant tous nos efforts consentis jusqu’à maintenant», déplore Nourou. Nous avons essayé d’entrer en contact avec un des commerçants sans succès.
Les 12 membres d’équipage du boutre Barracuda n’ont donné aucun signe de vie Voilà un peu plus d’un mins. Parti de la Tanzanie le 29 avril, ce bateau qui transportait uniquement des marchandises n’a jamais accosté au port de Moroni, où il devait jeter l’ancre 4 jours plus tard. Jusqu’à présent, il n’a toujours pas réapparu ni en Tanzanie ni dans un pays de la région. On sait seulement qu’il a disparu des radars juste après avoir quitté le port de Dar es Salam.
La distance parcourue avant de perdre contact serait l’équivalent du trajet Moroni-Chindini, à en croire un responsable de la société comorienne des ports (Scp) interrogé il y a deux semaines. Le chef des opérations puisqu’il s’agit de lui, assurait qu’une alerte avait été lancée et que les pays de la région étaient informés de la disparition du bateau. Un mois après, le barracuda n’a toujours pas été localisé. Les plaintes contre les bateaux transportant des marchandises aboutissent rarement à des dédomagements.