L’aïd el-fitr de cette année restera certainement historique pour l’ensemble des habitants de Bouni ya Hamahame. Plongé dans un conflit interne depuis presque un an, cette localité a décidé d’enterrer la hache de guerre ce jeudi, 11 avril, sans l’aide de personne tierce. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé. En effet, de nombreuses délégations issues de différentes régions de l’île ont tenté à maintes reprises des médiations sans y parvenir. Mais le jour de l’aïd, dès que l’imam a fini son prêche, axé sur la nécessité pour les musulmans de se pardonner, les jeunes ont pris l’initiative de se réconcilier.
«Le prédicateur a rappelé qu’après un mois d’adoration, on ne pouvait pas continuer à se haïr. Car il n’est pas toléré que deux musulmans soient en conflit au-delà de trois jours. Donc tous les actes accomplis pendant le mois sacré de ramadhwani risquent de voler en éclats. Il a cité des verstes coraniques et des hadiths du prophète. Ce discours a raisonné dans les cœurs des jeunes», a expliqué Hamid Soulé, actuel Doyen de la faculté des sciences, un des cadres de Bouni Ya Hamahame. Le 12 avril, soit le lendemain de la fête de l’aïd, a poursuivi notre interlocuteur, la jeunesse s’est réunie après la salat du Ansr. Une première depuis l’éclatement du conflit qui malheureusement a entrainé la mort d’un villageois.
Projets divisés
« Nous avons psalmodié la Sūrat Yassin et officialisé notre réunification. Le soir, les mères et pères ont été convoqués pour le même objectif. Ils se sont tous alignés», se réjouit, Hamid Soulé, qui ne cache pas sa satisfaction de voir des délégations venant de toute l’île faire le déplacement voilà maintenant trois jours jusqu’à Bouni pour les féliciter. «Avant, tous les projets de développement communautaire étaient au point mort. En France, la diaspora n’avait pas été épargnée par ce conflit qui, à un moment s’était importé jusqu’aux activités coulumières et cultuelles», se remémore encore, Hamid Soulé, dans un entretien accordé à Al-watwan. « Maintenant les jeunes de tous les camps s’assoient ensemble, ce qui n’était pas possible quelques mois plus tôt. Idem pour les notables. Nous ne cesserons jamais d’appeler à la préservation de la paix», a fait savoir notre interlocuteur
Au mois de mai 2023, un différend sur fond de foyers communautaires avait conduit à l’éclatement d’échauffourées. On déplore un décès. Près de quatre personnes soupçonnées d’être liées à ce drame se trouvent d’ailleurs en détention. Cet épisode douloureux avait divisé Bouni, jusqu’à ce 11 avril. Le 12 avril, lendemain de la fête de l’Aïd, a poursuivi notre interlocuteur, la jeunesse s’est réunie après la salat al-ansr. Une première depuis le début du conflit qui a malheureusement entraîné la mort d’un villageois. «Nous avons récité la Sūrat Yassin et officialisé notre réconciliation. Le soir même, les mères et les pères ont été convoqués pour le même objectif. Ils se sont tous ralliés», se réjouit Hamid Soulé, qui ne cache pas sa satisfaction de voir des délégations venant de toute l’île se rendre à Bouni depuis trois jours pour les féliciter. «Auparavant, tous les projets de développement communautaire étaient à l’arrêt. Même en France, la diaspora n’a pas été épargnée par ce conflit, qui a à un moment donné affecté les activités culturelles et cultuelles», se souvient encore Hamid Soulé, se confiant à Al-watwan. «Maintenant, les jeunes de tous les camps s’assoient ensemble, ce qui était impensable quelques mois auparavant. Il en va de même pour les notables. Nous ne cesserons jamais d’appeler à la préservation de la paix», fait savoir notre interlocuteur.
En mai 2023, un différend lié à des foyers communautaires avait déclenché des échauffourées, entraînant un décès. Près de quatre personnes soupçonnées d’être impliquées dans cet incident sont actuellement en détention. Cet épisode douloureux avait divisé Bouni jusqu’au 11 avril.