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Bureau géologique des Comores / Le personnel maintient toujours la pression

Bureau géologique des Comores / Le personnel maintient toujours la pression

Société | -

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Empêchés d’accéder à la salle de conférence de l’institution, les employés du bureau géologique des Comores étaient obligés d’organiser leur conférence de presse dehors.
 
Le torchon brûle toujours entre le directeur général du Bureau géologique des Comores (Bcg) et son personnel, depuis le soulèvement du lundi (lire nos précédentes éditions). Les actions menées en début de semaine n’ont pas du tout plu à Salah Eddine Saïd Ahmed Cheikh qui accusait le secrétaire général et l’agent comptable «d’être derrière le mouvement». Trois jours après la sortie médiatique de leur chef, les employés ont voulu apporter quelques éclaircissements sur les évènements du lundi.
 

Dans une conférence de presse tenue hier matin dans la cour de l’Ex Cefader, le personnel qui n’a pas pu entrer dans la salle de conférence, continue de dénoncer la mauvaise gestion financière de sa hiérarchie. «Chaque employé peut revendiquer ses droits. La manière avec laquelle on gère la société ne pouvait en aucun cas ne pas nous interpeller. Comment peut-on travailler dans la désorganisation ? On est incapable de suivre notre plan d’action. Donc atteindre nos objectifs fixés par le gouvernement est quasi impossible. C’est grave pour une société comme la nôtre dont la principale mission est la recherche basée sur les hydrocarbures. Ils doivent comprendre que certains d’entre nous travaillent ici depuis longtemps avant même la nomination de l’actuel directeur. Contrairement à ce que le directeur sous-entend, la plupart d’entre nous travaillons ici depuis longtemps avant même sa nomination. Dire que nous sommes manipulés est un faux argument. La société va droit au mur, voilà pourquoi, nous avons toujours tiré la sonnette d’alarme», a exposé le chef du département des études géologiques, Anlil-wafa Adaine.
 
Silence radio sur les détournements
 
Les revendications du personnel du bureau géologique classées sans suite sont nombreuses.  Les conférenciers ont énuméré à titre d’exemple, la mauvaise gestion financière, les détournements de fonds présumés. «Après chaque réunion, nous adressons toujours un courrier à la trésorerie, au ministère des Finances et au ministère de l’Energie. Malheureusement, il n’y a jamais eu de réaction. Pour le détournement de fonds, on parle de 5 millions de francs. Notre directeur s’est engagé à ouvrir une enquête pour identifier les présumés coupables. En vain», a déploré Anlil-wafa Adaine.
 

Cette négligence fait partie des raisons qui ont attisé la colère des agents. «Pendant toutes nos rencontres, il n’a jamais été question d’observer un arrêt de travail. Mais c’est le geste du secrétaire du directeur qui a mis le feu aux poudres. Ce dernier s’est permis de déchirer la liste de présence de la réunion qui a eu lieu samedi. Or, nous comptions adresser les procès-verbaux au directeur ce jour-là. Face à cet acte, personne n’a pas pu se retenir. On a tout de suite déclenché la grève», s’est justifié le chargé de communication du Bgc, Ahmed Bourguiba.

Les employés comptent trois mois d’arriérés. «Les impayés ne sont pas un phénomène rarissime pour une société publique. Ce qui nous a choqués, par contre, c’est le fait d’apprendre que certains responsables ont perçu leurs salaires pendant que le personnel attend désespérément sa paie», ont dénoncé les conférenciers. Ils n’ont pas dévoilé leurs noms. Depuis mardi, le personnel et le ministère de l’Energie sont entrés en discussion.
 
Abdou Moustoifa

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