Le directeur général de Mouhssine Farm a convié la presse samedi pour expliquer les raisons qui ont été à l’origine de la cessation de ses activités. Tout d’abord, Omar Mouhssine a montré comment il a démarré ses projets agricoles. «Je me suis lancé dans les activités agricoles avec des prêts, notamment avec 120 millions à la Meck, 34 millions à la Bdc et 104 millions au Viêtnam, en tout 334 millions de francs comoriens», a-t-il indiqué.
Concernant ses investissements, Omar Mouhssine évoque les sept maisons qu’il a construites avec 220 millions de francs, où il a mis 28.000 poules pondeuses. L’ambassade d’Arabie Saoudite a porté plainte six fois contre le patron de Mouhssine Farm pour «conditions environnementales non respectées». C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il investira à Kuwa ya Mitsamihuli avec 12 bâtiments avec également des poulets frais.
Omar Mouhssine regrettera qu’après le cyclone Kenneth, les 28.000 poules pondeuses sont tous péris, six maisons ont connu le même sort à Kuwa, soit à peu près 220 millions partis». L’homme d’affaires ajoute : «neuf mois après, j’ai bénéficié d’un accompagnement de la communauté internationale, 120 millions, mais les fonds restent insuffisants. J’ai en outre vendu deux maisons à Mvuni et avec les 120 millions cités, j’ai réussi à construire les installations détruites à Kuwa ya Mitsamihuli. Depuis, je n’ai pas cessé de solliciter l’aide de l’Etat, mais jusqu’alors rien n’avance, bien que le ministre de l’Économie et le président de la République aient donné des avis favorables à ma demande», a-t-il largement expliqué, remerciant tout de même la communauté internationale et les deux autorités citées pour leur soutien. Par contre, il regrettera l’attitude de certaines responsables qui continuent à le pousser «vers le chaos». Il citera par exemple, les responsables de l’Agid.
Pourquoi Omar Mouhssine s’est-il declaré faillite ? Le principal intéressé répondra qu’il n’arrive pas à supporter les dettes. À l’en croire, les banques ne le lâchent pas. «La Banque de développement des Comores (Bdc) et la Meck-Moroni m’exigent de fixer les délais de remboursement. Pour la première, il reste à payer 20 millions quant à la deuxième, la dette est actuellement de 25 millions», a-t-il fait savoir. Le patron de Mouhssine Farm regrette la mise au chômage de plus de 100 personnes qu’il employait dans ses entreprises.
Soulignant que sans une autosuffisance alimentaire, le développement prôné par le chef de l’Etat serait un leurre, Omar Mouhssine aspire des conditions favorables pour pouvoir se relancer pour de vrai, notamment des forages qui permettront d’avoir facilement de l’eau, des routes et des tracteurs. «Nous pouvons développer ce pays par l’agriculture», a-t-il certifié, se fondant sur les potentialités du pays. En tout cas, pour le moment, il a confirmé, son projet de délocaliser ses usines d’élevage de poulaillers en Tanzanie pour, dit-il, profiter des meilleures conditions favorables au développement de ses affaires. Mouhssine n’a pas jeté l’éponge, il annonce un plan de vente de 20 bâtiments pour reprendre ses activités. «Je promets que je reviendrais, une fois la pandémie maîtrisée», a-t-il assuré.
