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Cadavres de bœufs flottant près de nos rivages

Cadavres de bœufs flottant près de nos rivages

Société | -   Abouhariat Said Abdallah

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130 bœufs ont trouvé la mort au cours de la traversée entre la Tanzanie et les Comores. Une solution d’urgence a dû être trouvée pour s’en défaire. Si la première consistait à incinérer les bovins, il a fallu in extrémis recourir à leur immersion. Avec les conséquences que cela suppose.

 

Un bateau transportant 315 bœufs depuis la Tanzanie a amarré au port de Moroni depuis mercredi dernier. Pour le plus grand malheur des importateurs, 130 sur 315 bœufs ont péri. Certains cadavres jetés en mer ont migré vers nos côtes. Ainsi, trois bœufs auraient été trouvés à Ntsaweni vendredi et samedi derniers selon Ali Mmadi Soilih.

Mais le lendemain un a été emporté par les vagues et ils ont incinérés les autres. Selon toujours lui, des cadavres ont été aperçus également dans les localités de Domoni ya Mbwani et Djomani au Nord de Ngazidja.

Après avoir appris la nouvelle le mercredi dernier, le directeur général de l’Institut National de la Recherche pour l’Agriculture, la Pêche et l’Environnement (Inrape) et ses inspecteurs se sont mis à pied d’œuvre pour connaitre les raisons du décès des bovins. Selon le directeur, le Dr Abdou Azali Hamza, “le décès des bovins est dû aux conditions de transport”.

 

Le bateau avait fait une surcharge et ces animaux serrés  se piétinaient les uns les autres. L’autre cause du décès est que le bateau a mis plus de temps que prévu en mer pour arriver aux Comores. Le bateau a fait 9 jours en mer au lieu des 4 jours normaux de la distance Tanzanie-Moroni et ce à cause du mauvais temps. Certainement, l’armateur n’a pas pris les dispositions nécessaires  pour les alimenter et les mammifères n’ont pas résisté, voila pourquoi les mammifères ont perdu la vie

 

 

indique le directeur de l’Inrape. Ce n’est donc pas des suites de maladies et autres infections que les malheureux bœufs ont passé l’arme à gauche. Toujours selon notre interlocuteur, après avoir constaté les faits, l’Inrape, la direction de l’environnement et les autres instances concernées ont fait une réunion d’urgence qui a duré de 14h à minuit le jeudi pour trouver une solution.

Immersion

Après maintes réflexions,  trois solutions ont été envisagées. L’immersion des cadavres, leur incinération ou leur enterrement. “C’est la dernière solution qui a été retenue à la fin de la réunion, car c’était la moins mauvaise”.

Il rajoutera que c’était à l’armateur d’en supporter le coût. L’enfouissement devait se faire au site d’Itsundzu. Cependant, “il y a eu une résistance au niveau de la mairie de la commune car le site en question n’est pas bien géré et ce malgré la prise des dispositions nécessaires pour la sécurisation”.

L’heure tournait et la mairie ayant posé son véto, il a fallu recourir à une autre solution d’urgence. La putréfaction des malheureuses bêtes avait commencé et l’odeur devenait de plus en plus nauséabonde.

“Nous n’avions qu’une seule alternative, qui était l’immersion, ce n’était sûrement pas la meilleure des solutions mais nous étions pris par le temps, jeudi dernier, tard dans la soirée”.
Notre interlocuteur poursuit

 

d’après l’Anacm, vu la direction du vent et des vagues, si nous jetions les cadavres à 25 nœuds du port de Moroni et à 12 des côtes de Mitsamihuli, en prenant le soin de les scinder en deux, ils ne flotteraient pas et si d’aventure ils flottaient, ils devraient dériver ailleurs.

 

 

Apparemment, les calculs ont été faussés. Sans compter que cet “ailleurs” pourrait bien appartenir à “quelqu’un”. Sur le plan de la santé publique, Abdou Azali Hamza assure “qu’il n’y a pas de risques élevés de contamination car les bovins n’avaient pas de maladies infectieuses avérées. Le risque réside au niveau de l’attirance des requins vers nos rivages”. 

Il a même ajouté que “les bœufs morts étaient biodégradables”. Il  a indiqué en outre, qu’à ce jour, ni la direction ni le ministère n’a eu vent de “cadavres rejetés par les flots”.

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