Le renforcement des compétences actuarielles a fait l’objet d’un atelier de formation lundi 19 décembre à l’hôtel Retaj. Cette formation assurée par l’actuaire en chef du programme de la protection sociale, gouvernance et tripartisme du centre international de formation de l’Oit basé à Turin (en Italie) a rassemblé presque tous les acteurs du système national de pension pour également réfléchir sur la situation difficile que traverse la caisse de retraites des Comores.
«Une étude de soutenabilité des régimes publics»
A l’occasion, le ministre de la Fonction publique, Djae Ahamada Chanfi, est revenu sur cette situation dont les paramètres seraient selon lui, «l’amenuisement de la base sociale des cotisants» qui occasionne, à l’en croire, «une rupture de ratio actif et inactif». Le ministre citera ensuite l’absence d’avancement des agents de l’Etat, le blocage du point indiciaire de revalorisation depuis 1996, la non constitution de différentes réserves (trésorerie, sécurité et technique), mais aussi les départs massifs des agents atteints par la limite d’âge et non remplacés ainsi que l’absence de vision pour garantir les droits futurs des assurés.
«Ces difficultés qui plombent les ressources engendrent un déséquilibre significatif entre les cotisations et les charges techniques (fonctionnaires et députés)», a-t-il insisté avant de rappeler que le ministère des Finances a déjà saisi le Fmi, à la demande de la caisse de retraites, pour une étude de soutenabilité des régimes publics en 2017. «Le rapport sorti en 2019 a préconisé un certain nombre de mesures pour sortir de la crise, notamment la revue des taux de cotisation, le versement régulier des cotisations de l’Etat à l’employeur, et le remboursement de la dette sociale de l’Etat envers la caisse», a-t-il rappelé.
Djae Ahamada Chanfi a saisi l’occasion pour justifier le programme de formation organisé pour renforcer les compétences actuarielles des acteurs du système national de pension qui, a-t-il précisé, permettra une large diffusion à l’endroit des acteurs sociaux, des mécanismes de gestion des systèmes de sécurité sociale. «Le volet actuariel permet de projeter le système vers l’avenir sur des évaluations techniques et financières», a-t-il expliqué. Remerciant l’organisation internationale du travail (Oit) pour le rôle important qu’elle joue dans le développement de la protection sociale aux Comores, le ministre de la Fonction publique espère que cette formation sur le domaine apportera des réponses aux attentes de l’ensemble des acteurs pour un sursaut national et vers des systèmes de sécurité sociale pérennes et solvables.
Interrogé en aparté sur ses impressions par rapport à la formation, le directeur général adjoint de la caisse de retraite, Mohamed Moindjié, a mentionné les attentes. Pour lui, cette formation doit renforcer les capacités des agents de la caisse en matière de pratiques actuarielles nécessaires à l’élaboration, à la gestion et au contrôle efficace du fonctionnement de la Caisse de retraites. «Elle (la formation, ndlr) doit permettre également aux participants d’acquérir l’expertise nécessaire à une meilleure planification financière des institutions de sécurité sociale grâce aux projections actuarielles. Elle doit ensuite éclairer nos partenaires qui y ont pris part sur les questions techniques auxquelles nous sommes appelés à donner de réponses efficaces et efficientes», a-t-il détaillé.