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Capitalisation de l’observatoire des vbg I «Il est temps de passer à une action intégrée, coordonnée et pérenne»

Capitalisation de l’observatoire des vbg I «Il est temps de passer à une action intégrée, coordonnée et pérenne»

Société | -   Adabi Soilihi Natidja

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Tenant compte de l’ampleur que prennent les violences faites aux femmes et aux mineurs, le gouverneur de l’île de Ngazidja estime qu’au-delà du constat, le temps est venu de passer à des actions coordonnées et pérennes.

 

Le gouverneur de l’île de Ngazidja Ibrahim Mohamed Mze a présidé hier, le séminaire de capitalisation de l’Observatoire des violences faites aux femmes et aux mineurs à Ngazidja. A cette cérémonie tenue en fin de journée au Palais du peuple, ont pris part des membres du gouvernement, le président du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, la responsable de l’observatoire international des violences faites aux femmes, la ministre de la promotion du genre, et le président de l’Assemblée de l’Union des Comores, respectivement, Stéphane Troussel, Ernestine Ronai, Fatima Ahamada et Moustadrane Abdou.

«247 cas en 2023»

A l’occasion, le gouverneur de l’île autonome de Ngazidja a tout d’abord exprimé sa reconnaissance à sa prédécesseuse, l’ancienne gouverneure Sitti Farouata Mhoudine, sans qui, l’observatoire de Ngazidja n’aurait été mis en place sur l’île. «Il s’agit de consolider nos acquis, de tirer les leçons concrètes de notre action sur le terrain et surtout, de mieux renforcer nos stratégies pour un impact durable. Il revêt une importance capitale dans la lutte que nous menons collectivement contre le fléau des violences faites aux femmes et aux enfants : phénomène qui fragilise notre comportement social, compromet la dignité humaine et constitue un véritable obstacle à notre développement durable»¸ a-t-il expliqué.


Le gouverneur de l’île de Ngazidja a lancé un appel à tous les acteurs clés engagés dans la lutte contre ce fléau des violences faites aux femmes et aux mineurs, d’aller au-delà du constat. Et de soutenir qu’il est temps de «passer à une action intégrée, coordonnée et pérenne qui place la prévention, la prise en charge, la justice et l’autonomisation des victimes au cœur des stratégies».


Etant selon toujours Ibrahim Mze Mohamed, l’occasion de faire le bilan des actions menées et leur efficacité, d’identifier les problématiques rencontrées et de définir ensemble les axes prioritaires pour l’avenir, le gouverneur de Ngazidja a déclaré que la situation demeure alarmante. «Ce, malgré l’engagement sans failles du gouvernement, notamment du chef de l’Etat lui-même», a-t-il regretté, soutenant que «selon les données recueillies par l’observatoire en 2023, Ngazidja a enregistré à elle seule, 247 victimes en tout dont 207 victimes sexuels et les autres sont victimes de violences économiques».
Il a déploré le fait que ces chiffres révèlent la dure réalité, les violences persistent dans l’ombre avec une intensité qui requiert une réponse immédiate, coordonnée et résolue.


De son côté, la ministre de la Promotion du genre, Fatima Ahamada, a dit être consciente de l’enjeu que constitue ces violences faites aux femmes et aux mineurs, soutenant que pour y remédier, il faudra miser sur un engagement collectif qui tiendra compte des défis à relever et les apprentissages. «Ces violences exigent ainsi la mobilisation de tous et un travail de coopération entre les établissements sanitaires, la justice, la gendarmerie, la police, les communes, les chefs des villages, villes et quartiers, mais aussi l’implication des associations, des Ongs dont je veux saluer l’investissement sur le terrain pour épauler les victimes et les accompagner dans les démarches souvent complexes»¸ déclare-t-elle.

«Une femme sur trois en est victime»

Pour le président du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, la mise en place de l’observatoire de lutte contre les violences faites aux femmes et aux mineurs à Ngazidja est le résultat de la coopération décentralisée entre la France et les Comores, saluant notamment «le lien unique entre son département et les Comores, qui s’est renforcé dans l’épreuve et nourri par la solidarité face à l’adversité». «Le sujet des violences faites aux femmes est d’une importance vitale. Il est partout dans le monde. Il l’est aux Comores. C’est un problème qui est massif. Une femme sur trois indique avoir été exposée à des violences physiques ou sexuelles de la part de son partenaire intime ou de quelqu’un au cours de sa vie. C’est une statistique mondiale selon l’Oms», a-t-il avancé. Et de poursuivre que son département est engagé depuis plus de 20 ans notamment par la création en 2002 de l’observatoire de lutte contre les violences envers les femmes en France. Après la cérémonie d’ouverture dudit séminaire, des panels de discussion se sont poursuivis. La première, axée sur l’impact de l’Observatoire sur les violences faites aux femmes et aux mineurs et la deuxième, sur les politiques et stratégies nationales contre ces violences.

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