Devenant un sujet de polémique depuis quelques semaines au sein de la Société comorienne des hydrocarbures (Sch), une quantité importante de carburant frelaté n’aurait laissé aucune trace. Pourtant, ces milliers de litres d’essence «inutilisable» devaient, comme d’habitude, faire l’objet d’une opération de déversement. La question est de savoir si cette quantité de combustible, estimée à 40 000 litres selon nos sources, a été déversée ou plutôt commercialisée dans une quelconque station-service.
Face aux doutes qui planent sur ce dossier, le conseiller en relations publiques de la Sch, Ahmed Soudjayi Kifia, tient à rassurer qu’il s’agit d’une opération de routine au sein de l’entreprise, mais qu’elle est « confidentielle». «À un moment donné, nous procédons au nettoyage de nos réservoirs de stockage pour éviter toute possibilité de ternir la qualité de nos produits. D’ailleurs, nous mentionnons les dates du nettoyage sur les citernes. L’opération de déversement des produits restants est toujours restée confidentielle pour des raisons de sécurité. Seules quelques personnes ont le droit de le savoir », explique-t-il.
En ce qui concerne l’opération actuelle, mise en doute, Ahmed Soudjayi Kifia confie que l’opération de brûlage a eu lieu le dimanche 24 septembre dernier «dans un lieu sûr ». Il avance que des preuves existent pour certifier l’exécution de la mission. «La société détient des preuves vidéos de l’opération. Ce qui a suscité cette polémique est uniquement que certaines personnes de la Sch estiment qu’elles devaient être informées de l’opération, alors que cette opération est confiée à des personnes de confiance de la direction générale. La quantité est de 25 350 litres », détaille-t-il.
Le fond de cuve du bac 104
Dans un rapport sur le déversement de cette essence, datant du 25 septembre 2023 et signé par le chef des dépôts de la Sch, il est mentionné que le dernier réservoir qui contenait le fond de cuve du bac 104 a été jugé de mauvaise qualité par le laboratoire ; même le chef de service livraison avait refusé de livrer la quantité restante, conformément à l’avis du chef de laboratoire de la société. Le rapport nous apprend en substance qu’une quantité a été déversée et jetée dans les caniveaux du dépôt, mais que les caniveaux étant saturés, la quantité restante a été embarquée dans le camion N° 221 AV 73 et déversée à l’extérieur du dépôt dans la discrétion totale et de manière professionnelle sous l’ordre de la direction générale.
Le conseiller en relations publiques du fournisseur des produits pétroliers soulève un autre aspect pour justifier le déroulement de l’opération. Il rappelle qu’aucune plainte n’a été déposée auprès de la Sch pour la mauvaise qualité de ses produits pétroliers depuis la date de l’opération de déversement jusqu’à maintenant. « Si des stations-service avaient réceptionné cette quantité de produits jugés frelatés, il aurait dû y avoir des pannes de voitures dues à nos produits. Ce qui n’est pas le cas. Nous saisissons cette occasion pour réaffirmer à nos clients la qualité et la disponibilité de tous nos produits durant cette période de vacances et de festivités, plus précisément le mois de décembre », conclut-il.