logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Carte d’identité nationale : Insertion d’une puce électronique dès janvier 2018

Carte d’identité nationale : Insertion d’une puce électronique dès janvier 2018

Société | -   Abdou Moustoifa

image article une
Prévue pour le mois de janvier prochain, l’insertion de puces dans les cartes nationales d’identité biométrique soulève un certain nombre de questions liées notamment à la nature des informations. Pour le directeur de cabinet du ministère de l’Intérieur, ce processus vise à renforcer davantage la sécurité des documents. Selon lui, cela permettra également d’augmenter la durée de vie de la carte qui se détériore au bout de cinq ans et ce grâce à l’intégration d’un nouveau produit.

 

Lors du dernier conseil des ministres, le ministre de l’intérieur avait annoncé un nouveau projet visant à intégrer des puces dans les cartes biométriques. Depuis, les nombreuses  interrogations relatives aux  modalités d’un tel processus y abondent.

Le directeur général de la police et de la sûreté nationale, Abdelkader Mahamoud estime que la sécurisation des documents est plus que jamais primordiale. Surtout en raison des différents défis auxquels le monde est confronté, crime organisé, terrorisme etc. D’où la nécessité d’améliorer la sécurité des documents sensibles tels que les cartes nationales.

“Au début nous avions des cartes et des passeports qui n’étaient pas à l’abri des falsifications, aujourd’hui, les passeports délivrés ces derniers temps possèdent ces puces. C’est pour cela que nous allons continuer avec les cartes nationales”

ajoutera t-il. Toutefois concède t-il, le fait de franchir cette étape, à savoir l’intégration de la puce ne signifie pas automatiquement que nous serons à l’abri des falsifications.
C’est l’avis même d’Anzaouir Ben Alioiou, directeur de cabinet du ministère de l’Intérieur. Selon lui, la nouvelle procédure  qui sera assurée par la société Semlex va améliorer la sécurité des documents.

“ Le remplacement du Pvc, par le polycarbonate, fera donc partie des nouvelles mesures de sécurité qui seront apportées à la carte qui sera donc plus résistante, et ce depuis que des statistiques réalisées à la direction générale de la sûreté révèlent que la moitié des personnes possédant une carte nationale, procède à son renouvellement cinq ans après la  délivrance.

Pourtant la validité de celle-ci est fixée à dix ans” expliquera t-il. Mais la possibilité de lire les informations personnelles contenues dans cette puce dans un lecteur s’avère beaucoup plus pertinente aux yeux de notre interlocuteur. Etant un moyen de contrôler les flux des personnes que ce soit dans les lieux d’accès, aéroports par exemple.

Et la loi sur les cartes biométriques ?

A noter que l’insertion des puces dans les passeports a débuté depuis l’année dernière. L’affaire a sans doute été bien “gardée”.  Pour ce qui est des cartes nationales, il ne sera pas obligatoire pour le détenteur d’aller renouveler la sienne si elle n’a pas encore expiré. Seulement ceux qui demanderont une carte à partir de janvier 2018 auront des cartes dotées d’une puce. Cette dernière contiendra les empruntes et les données personnelles figurant sur la carte.

Si  Anzaouir estime qu’il n’y a pas une nécessité de rédiger un projet  de loi puisqu’il s’agit seulement d’un changement de support sur la carte, le député Oumouri M’madi  Hassani n’est pas de cet avis. Pour donner force à sa thèse, ce dernier citera tout d’abord l’article 31 de la constitution.

Celui-ci  renvoie tout ce qui a trait à la nationalité à une loi. Raison pour laquelle en  2014,  la loi N 14-023/ instituant la carte nationale d’identité nationale a été adoptée. “ Dans son article 14, cette loi  définit ce qui allait figurer sur la carte. Donc s’il l’on veut intégrer une puce, qu’on révise cette loi.

A noter que nous saluons l’initiative du ministère de l’Intérieur, mais ils doivent quand même passer par l’assemblée” martèlera t-il. Pour le Constitutionnaliste Mohamed Rafsandjani, si les données biométriques font l’objet d’une loi, on devrait alors passer par une loi. Pour que celle-ci fixe les garanties des droits des personnes. “ A ce propos la constitution est claire, c’est la loi qui fixe les principes fondamentaux de l’information des nouvelles technologies de l’information. Elle fixe aussi les garanties fondamentales accordées aux citoyens pour l’exercice de leurs libertés  publiques selon l’article 31 de la constitution. Donc dans cette situation il faut une loi” a-t-il insisté.

Commentaires