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Carte de vaccination obligatoire: l’opinion divisée

Carte de vaccination obligatoire: l’opinion divisée

Société | -

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Annoncé mardi dernier à Beit-Salam, la décision d’exiger la carte de vaccination dans tous les lieux publics divise l’opinion. Certains trouvent que c’est une bonne chose pour la santé publique, d’autres trouvent que c’est une décision qui souffre d’un fondement légal. Al-watwan a interrogé des citoyens pour connaître leur avis sur cette décision. Micro trottoir.

Nasrat Mohamed Issa, présidente de la Fédération comorienne des consommateurs (Fcc): « L’idée n’est pas mauvaise mais le gouvernement a brûlé les étapes. On ne prend pas une décision du jour au lendemain. Il fallait avertir la population pour se préparer.

Contrairement à cela et à la grande surprise de tous, la population s’est réveillée ce matin [hier, Ndlr] et apprend la décision d’interdiction d’accès aux bureaux administratifs sans carte vaccinale, sans avertissement préalable. Il faudra prendre le temps d’expliquer les gens d’aller se faire vacciner pour l’intérêt de tout le monde»..

Mohamed Ahamada Baco,député: « je salue la décision du gouvernement. Oui, le gouvernement a pris la décision d’obliger la population comorienne à se faire vacciner, une mesure de prévention contre la propagation de la Covid-19 dans notre pays à l’image des autres pays du monde.


Cette mesure trouve son fondement dans la politique de guerre lancée par le chef de l’Etat contre la propagation du virus et de ses variants mais aussi et surtout que le parlement national dans sa 1ère session extraordinaire tenue l’été dernier a donné au gouvernement comorien l’autorisation d’aller contracter un prêt à la Banque africaine de développement (Bad) un prêt destiné en grande partie à l’achat des vaccins pour vacciner plus de 60% de la population.


Entre autres éléments appuyant le bien fondé de cette décision, le vaccin anti-Covid et le respect des mesures barrières restent les seuls moyens de lutte contre le Coronavirus. Vous n’êtes pas sans savoir que la population comorienne se déplace beaucoup et elle doit se conformer aux nouvelles mesures mondiales imposées par l’Oms. Je profite de cette occasion pour rendre hommage au Chef de l’Etat, pour avoir pris en temps utile toutes les mesures sanitaires nécessaires qui s’imposent pour faire barrage à la progression du virus aux Comores.


Les résultats de cette politique de rigueur ont permis à notre pays d’être classé parmi les pays verts où la circulation du virus est maîtrisée. Et puis il faut savoir que partout où on voyage, il est exigé une carte de vaccination pour pouvoir accomplir des actes administratifs. Il nous reste un très long chemin à parcourir et ensemble nous devons travailler pour que notre pays en sorte gagnant».

Nazoumudine Combo, coordinateur du groupe scolaire Avenir : « L’idée de faire vacciner toute la population n’est pas en soi un problème. D’ailleurs, l’année dernière, tous nos candidats au baccalauréat âgés de 18 ans et plus avaient tous pris leurs doses de vaccin. T

out comme près de 90% du personnel de l’école est vacciné. Mais c’est la manière de faire des autorités qui n’a pas paru normal à la majorité, surtout dans le cadre de l’enseignement. Normalement, pareille décision aurait fait l’objet d’une réunion de tous les agents de l’éducation et du privé, et du public.

Ce qui n’a pas été le cas. Sensibiliser ces jeunes- à se faire vacciner aurait été mieux, plutôt que ces derniers le fassent par contrainte. D’ailleurs, certains parents n’ont pas vacciné et ne voudront certainement pas que leurs progénitures s’inoculent du Sinopharm. Toutefois, en ce qui concerne l’obligation de présenter la carte de vaccination, ils se conformeront à la décision que prendra la coordination des écoles privées ».

Moudjahidi Abdoulbastoi, avocat: « je trouve que le gouvernement a pris une décision illégale et surtout anticonstitutionnelle. Elle porte atteinte à une liberté fondamentale qu'est l'inviolabilité de l'intégrité physique de la personne.

Cette obligation ne peut être imposée que par la loi, et non par un décret ou un arrêt, encore moins un simple communiqué. Et même si la loi intervient pour l'imposer, cette limitation à une liberté fondamentale doit être adéquate et proportionnelle.

La seule obligation vaccinale jusque-là admise est celle prévue par le code de la santé et qui concerne les vaccins obligatoires pour les enfants pendant leur première année de vie. Et cela a été fait par une loi votée par le parlement et non par une décision administrative".

Le proviseur du Lycée Saïd Mohamed Cheikh, Mohamed Ali Abdallah, « étant une école publique notamment le lycée de référence du pays, le lycée Said Mohamed Cheikh, on se doit de se conformer aux décisions que prendront le ministère de l’Education, bien qu’elles soient très urgentes ».

Soidridine Youssouf, Enseignant de français et parent d’élève «Personnellement ça ne me pose aucun problème. Et en tant qu’enseignant, je trouve normal qu’on se vaccine pour éviter de contracter la forme grave de ce virus. En tant que parent, j’ai conseillé mes enfants à se faire vacciner et je conseillerais aux jeunes de le faire. Par contre, en ma qualité de président de la coordination des écoles privées, je ne peux m’exprimer avant qu’on se soit réuni pour discuter et décider de ce qu’on va faire ».

Mnemoi Hawa, Etudiante « avant je ne voulais pas me faire vacciner. Mais je n’ai pas le choix pour pouvoir m’inscrire en Master à l’université des Comores l’année prochaine».

Mradabi Mohamed, Enseignant : « Je ne veux pas me faire vacciner parce que je n’ai pas confiance en ces vaccins. Je trouve qu’elles ont été fabriqués trop vite. Mais je n’ai pas le choix. Je me dois de le faire pour cas où on m’enverrait de l’argent ou que j’aurais besoin d’effectuer des activités personnelles».

Propos recueillis par Adabi Soilihi Natidja et Chamsoudine Saïd Mhadji

 

 

 

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