Jusqu’à hier vendredi, l’injonction était plutôt verbale dans l’administration publique. “Notre chef nous a déjà averti de cela, il faut que j’aille plastifier ma carte de vaccination, car l’emmener partout tous les jours pourrait vite l’user”, a confié une employée de la direction insulaire de la Fonction publique, rencontrée hier matin. Par contre au port de Mutsamudu, les agents et les usagers l’ont appris par une note du directeur général de la Société comorienne des ports, rendue publique la veille mercredi.
Mais même s’il y est annoncé que pour le personnel portuaire, elle prenait effet à compter du lendemain jeudi, ce ne fut toutefois pas encore le cas. « Certains montrent encore de la négligence, mais je vais bientôt interdire l’accès ici à tous ceux qui ne se feront pas vacciner. Personne ne peut se permettre de nous mettre tous en danger à cause de sa négligence », avertissait, d’un ton ferme, un responsable de l’Agence nationale des affaires maritimes (Anam) à l’un de ses collaborateurs. Au sein de la population, la mesure divise, naturellement.
« Ce n’est pas la bonne manière », pense Saïd Ibrahim, professeur d’anglais, sans pousser plus loin son argumentaire. « Tout à fait d’accord avec cette décision car même ici, on ne pourra pas espérer voyager sans présenter cela », dira par contre un commentateur du net. Des questions subsistent cependant : si les personnes vaccinées devront présenter leurs cartes de vaccination pour accéder à leurs lieux de travail ou dans d’autres endroits publics, comment feront les autres personnes exemptées de vaccin ?
« Les contre-indications absolues concernent seulement les personnes épileptiques, ou bien celles ayant fait une allergie au vaccin. Les autres contre-indications peuvent être résolues. Si une personne est par exemple hypertendue, elle doit prendre le traitement qui fait baisser sa tension pour pouvoir être vaccinée », assure le docteur Anssoufouddine Mohamed, chef de la coordination insulaire de lutte contre la pandémie de Covid-19. Et d’ajouter : « Chacun peut subjectivement se dire qu’il est peut-être en droit d’être exempté du vaccin, mais le mieux est de se présenter aux sites de vaccination, l’on verra comment gérer son cas».
L’autre question, adressée cette fois à l’exécutif de l’île, a été de savoir si ce dernier pense s’aligner sur la démarche de celui de Mwali, à savoir d’acter officiellement l’obligation du passe sanitaire dans l’île, ou s’il y avait une autre stratégie pour encourager sa population à se faire vacciner. Question restée sans réponse, la déléguée à la Santé n’a pas donné suite à nos appels et à nos messages laissés sur WhatSapp.
