Dans un long exposé, le directeur général de l’Agid (Administration générale des impôts et domaines) a dressé l’état des lieux de l’administration fiscale, rappelé ses missions et annoncé ses projets à court, moyen et long terme. Selon le député Abdallah Tocha Djohar, l’objectif de ces auditions est d’accompagner le chef de l’Etat dans son ambition de faire des Comores un pays émergent à l’horizon 2030, mais aussi de faire en sorte que le budget de 81 milliards de francs, dont une partie est destinée à l’investissement, puisse être une réalité.
«Et comme vous le savez, votre département fait partie des piliers du budget de l’Etat», a-t-il précisé. Après avoir salué cette initiative des parlementaires, Youssouf Yahaya a fait savoir que depuis sa nomination à la tête de l’Agid, il s’emploie à redresser le fisc en vue de doter le pays d’un tissu économique solide et atteindre les objectifs budgétaires du gouvernement. Il a ensuite fait part des difficultés que traverse l’Agid et qui constituent autant de freins pour son développement.
‘‘La direction des impôts ne dispose pas d’un fichier des contribuables. Il y a aussi le problème de l’évasion et des fraudes fiscales. Je peux vous assurer qu’il n’y a jamais eu de corruption au niveau de l’Agid, mais juste de la mendicité de la part de nos agents, qui sont justement à l’origine de cette fraude fiscale’’, a-t-il dit. A la question du député Abdallah Ben Oussein, qui a demandé les dispositions et les mesures prises pour stopper cette ‘‘hémorragie’’, Youssouf Yahaya a répondu qu’il avait décidé de mettre ces fonctionnaires ripoux à la disposition de la Fonction publique.
Il estime aussi que des mesures de licenciement et de suspension s’imposent afin de «recruter des jeunes capables de faire le job». Le directeur général de l’Agid a particulièrement pointé du doigt le service de recouvrement, ‘‘presque inexistant’’, selon lui. «Des personnes nous contactent tous les jours pour nous demander d’aller récupérer des chèques, alors que nous avons un service de recouvrement», a-t-il dénoncé.
Il a enfin déploré le fait que les directions régionales des impôts échappent au contrôle de l’Agid. A l’en croire, l’évasion fiscale au niveau des iles serait d’environ 80%. Il plaide donc pour une synergie entre l’Union et les iles en matière fiscale. Au terme de cette audition, le député Ibrahim Mohamed Soulé a exprimé la volonté de l’Assemblée nationale d’accompagner les initiatives du gouvernement ainsi que toute mesure de nature à doper les recettes de l’Etat.