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Centenaire de la naissance de Mwinyi Baraka : Les Comores célèbrent un grand homme

Centenaire de la naissance de Mwinyi Baraka : Les Comores célèbrent un grand homme

Société | -   Nassila Ben Ali

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Le colloque international sur le centième anniversaire de la naissance de Sayyid Omar Abdallah dit Mwinyi Baraka a été ouvert hier mardi 3 avril au Palais du peuple. Il sera clôturé le vendredi 6 avril. Plusieurs ateliers et expositions sur l’illustre défunt seront animés pour découvrir davantage la vie de cet érudit. Né à Zanzibar en 1918 et mort aux Comores en 1988, Sayyid Omar Abdallah, alias Mwinyi Baraka était un homme religieux, diplomate et philosophe. Il a marqué son existence par une foi profonde, une approche spirituelle soutenue par des connaissances encyclopédiques et une approche religieuse qui le rendait accessible à toutes les catégories sociales et intergénérationnelles.

 

Né en 1918 à Zanzibar, il aurait eu cent ans aujourd’hui. Lui, c’est Sayyid Omar Abdallah, dit Mwinyi Baraka, un homme scientifique et religieux, un enseignant chevronné, un politique et philosophe qui n’est autre que le premier ambassadeur des Comores aux Nations unies. Ainsi, la fondation Mwinyi Baraka des Comores en partenariat avec la fondation Mwinyi Baraka de Zanzibar, l’Université des Comores, et l’Université de Zanzibar et d’autres partenaires ont célébré hier les cent ans de cet érudit, comorien d’origine, mort il y a trente ans en 1988 aux Comores.

L’événement a réuni plusieurs personnalités politiques, religieuses et diplomatiques, étrangères et locales au Palais du peuple hier mardi où plusieurs discours ont été prononcés, notamment celui du vice- président en charge des Transports, représentant le chef de l’Etat en déplacement au Koweït.

 

 

Dans son allocution, Abdallah Saïd Sarouma a tenu à féliciter, au nom du président de la République, les organisateurs de ce colloque international en guise de réflexion sur cette “éminente figure”, mais également les deux fondations de Mwinyi Baraka de Zanzibar et des Comores et en particulier les délégations étrangères qui se sont déplacées pour honorer ce “grand penseur” comorien.


Pionnier

Pour rendre hommage à Sayyid Omar Abdallah, le vice-président en charge des Transports a rappelé à l’assistance l’accession des Comores aux Nations unies, événement durant lequel, Mwinyi Baraka, premier ambassadeur des Comores auprès de l’assemblée générale de l’Onu, a prononcé le discours pour des Comores indépendantes avec quatre îles, à savoir, Mayotte (Maore), Anjouan (Ndzuani), Moheli (Mwali) et Grande Comore (Ngazidja).

 

Les Comores ont été acceptées ce jour-là comme un archipel indépendant avec quatre îles dont Mayotte, a-t-il déclaré

 

sous les acclamations de l’assistance. Pour sa part, le vice-président de l’Assemblée nationale, Maoulana Charif, dans son mot de bienvenu, s’est attardé sur les qualités de ce “prédicateur hors pair”, “philosophe pragmatique”, “scientifique et humaniste engagé” qui a, selon cet enseignant de l’Udc, “marqué son temps en mettant sans réserve, sa foi et sa grande culture au service de ses semblables”.

Rendant hommage aux historiens et biographes, nationaux et étrangers, grâce aux recherches desquels l’œuvre de l’homme a pu sortir de l’ombre, Maoulana Charif salue l’effort “louable” investi par la fondation Mwinyi Baraka pour la tenue de ce colloque. “Ce colloque constitue le point de départ d’une noble aventure culturelle dont la portée est de réhabiliter et vulgariser la pensée du plus grand lettré comorien du XXe siècle”, a souligné le député de Washili-Dimani.

Pour Maoulana Charif, l’histoire retiendra en cet homme la figure du premier ambassadeur des Comores à défendre la reconnaissance des Comores à l’Onu comme un Etat composé de quatre îles. Le vice-président de l’Assemblée nationale est persuadé que Mwinyi Baraka est un modèle de vie, une référence. “J’exhorte les jeunes cadres du pays à sortir des sentiers battus pour trouver dans les traces de Mwinyi Baraka toute l’énergie et la motivation nécessaire pour rehausser l’image de l’intellectuel comorien et participer pleinement à la refondation de notre société”. 

 

 

Saluant l’esprit d’ouverture et de tolérance de Mwinyi Baraka, l’ambassadrice de France à Moroni, Jacqueline Bassa-Mazzoni, chrétienne de religion, appelle au dialogue entre les religions. “C’est essentiel à l’épanouissement de la tolérance”, a-t-elle déclaré avant de poursuivre sur l’importance du savoir sans lequel le dialogue est impossible.

La diplomate française insiste sur le rôle que doivent jouer les religieux pour la tolérance de la diversité religieuse et de pensée. Même son de cloche pour les autres intervenants, notamment, l’ambassadeur du royaume d’Arabie saoudite, Hamad Mohamed Al-Hajiri, l’ancien président de la République unie de Tanzanie, Ali Hassane Mouigni et le représentant résidant du Système des Nations unies, Mathias Naab, qui se sont attardés sur la promotion de la tolérance religieuse, la paix et la stabilité, valeurs tant défendues par le regretté.

“Dans le monde d’aujourd’hui dominé par l’extrémisme et l’intolérance religieuse, il est important de promouvoir des valeurs telles que l’ouverture d’esprit. Ces valeurs qui étaient le cheval de bataille de Mwinyi Baraka, font partie des objectifs de développement du millénaire (Odd)”, a rappelé le diplomate onusien.


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