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Centenaire de l’armistice de la Grande Guerre : La France a rendu hommage aux 1.300 Comoriens tombés

Centenaire de l’armistice de la Grande Guerre : La France a rendu hommage aux 1.300 Comoriens tombés

Société | -   Nassila Ben Ali

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Le centenaire de l’armistice de la première Guerre mondiale (1914-1918) a été célébré également à Moroni. Il s’agit pour Jacqueline Bassa-Mazzoni, ambassadrice de la France à Moroni, d’«une reconnaissance pour les héros» qui ont donné leurs vies au nom de la paix, mais surtout pour ces braves personnes «venus de partout, venus des Comores, appartenant à l’empire colonial (français) pour que la France ne meurt pas, pour que la France vive».

 

Les cent ans de l’armistice de la première Guerre mondiale, signée à Versailles le 11 novembre 1918, ont été célébrés dimanche dernier en France par plus de soixante-dix chefs d’Etat et de gouvernement devant l’Arc-du triomphe, à Paris. Aux Comores, l’ambassadrice de France à Moroni,  Jacqueline Bassa-Mazzoni, a convié la population ce même dimanche pour rendre hommage aux 1.300 Comoriens (chiffres officiel) qui se sont engagés, comme ceux des autres pays de l’empire colonial français, «pour que la France ne meurt, pour que la France vive». Il s’agit pour la diplomate française d’«une reconnaissance pour tous ces héros». Pour exprimer l’importance qu’elle accorde à cette célébration, l’ambassadrice déclarera que d’habitude cette commémoration se tient  dans sa résidence (à Vwadjuu), cependant elle a tenu à inviter les Comoriens à célébrer ensemble, car pour elle il s’agit d’un grand événement pour tout le monde. Plusieurs personnalités, civiles et militaires, dont le directeur de cabinet du chef de l’Etat, le ministre de l’Intérieur, le chef d’Etat-major de l’Armée nationale, ont honoré cette commémoration.

une reconnaissance pour «ces héros»

Jacqueline Bassa-Mazzoni lira le message du président français, Emmanuel Macron, avant de louer avec insistance la mémoire des personnes, en particulier les Comoriens, qui ont perdu la vie dans cette guerre. «Je suis venu en ce jour à la rencontre de nos morts, je suis venu en ce jour leur porter la gratitude intacte de la Nation, je suis venu en ce jour leur dire le respect inaltérable que leur sacrifice inspire aujourd’hui encore, cent ans plus tard à la France», a déclaré Emmanuel Macron aux Eparges mardi 6 novembre. Un message repris par la diplomate française devant un parterre de Comoriens, dont des retraités de l’armée française, à la place de France. Insistant sur l’importance de cette commémoration, l’ambassadrice de France aux Comores donnera un rendez-vous pour l’année prochaine. «Tant que je serais là, cette fête sera célébrée tous les ans devant la population», a-t-elle promis.


Pour sa part, le mufti de la République appele une prière commune pour ces personnes qui ont «donné leurs vies pour sauver celles des autres», Saïd Toihir Ahmed Maoulana s’est attardé sur les chiffres, très importants selon lui  «pour monter combien de fois les Comores ont participé à cette guerre». «Vu le nombre de personnes qui peuplaient les Comores à l’époque, 125.000 habitants, avec 1.300 jeunes hommes, les Comores se sont réellement engagées», a déclaré le chef religieux. Faisant un rappel historique des origines immédiates et lointaines de cette guerre, la plus haute autorité religieuse du pays plaidera pour que «cette hécatombe serve de leçons pour toute l’humanité afin de préserver la paix et la stabilité dans le monde». Avant de mettre un terme à son propos, le mufti sollicitera à la France, pays puissant et riche, de veiller en guise de reconnaissance, à la sécurité des Comores et à la protection des Comoriens.


Abondant dans ce sens, le Secrétaire d’Etat chargé de la coopération reprendra cette plaidoirie, sous d’autres formes. Pour  Djoumoi Saïd Abdallah, il s’agit d’un accompagnement  «pour lutter contre toute forme de radicalisme et d’extrémisme qui sévit actuellement dans le monde». Démontrant la bravoure des jeunes Comoriens qui ont intégré les bataillons malgaches, somaliens djiboutiens et/ou sénégalais, le Secrétaire d’Etat appelle à rendre hommage «à tous ceux qui ont donné leurs vies pour la paix».


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