Installés sur un système de positionneur suivant la trajectoire du soleil, les panneaux de la centrale solaire de Fumbuni permet «aujourd’hui d’économiser mille litres de gasoil par heure de soleil» sur les 70 mille litres que consomme la Société nationale de l’électricité des Comores (Sonelec) par jour.La centrale produit jusqu’à trois mégawatts bien qu’elle soit programmée pour produire quatre mégas avec un investissement total de 2.5 milliards de francs comoriens. Le président du groupe InnoVent, Grégoire Verhaeghe, indique que la production est à 5% du besoin de la Sonelec car il s’agit de 3300 Kilowatts de puissance quand on est à plein soleil malgré les difficultés dues au terrain. «C’est la première fois que nous travaillons sur la lave.
Le terrain de Fumbuni est une coulée de lave. La centrale a été destinée pour faire 4100 kWh crêtes. On a rajouté une grosse capacité de batteries pour absorber les fluctuations du réseau ou les fluctuations solaires pour le passage des nuages», explique-t-il.En accord avec la société d’Etat, le groupe français compte injecter 800 mille euros de plus d’investissement pour la fourniture de nouvelles batteries. A cet effet, le coût global passera 2,5 à 3 milliards de francs quand la centrale sera équipée des différents ajustements que la Sonelec souhaite.
«La Sonelec ne se rendait pas compte qu’on ramenait autant d’énergies. Chaque fois qu’elle nous connecte du réseau, elle s’est rendu compte qu’elle consommait beaucoup moins de gasoil. Nous allons doubler cette capacité de batteries pour pouvoir aussi tenir plus longtemps la nuit en vue d’accompagner le réseau au moment des heures de pointe», projette-t-il.
A entendre le patron d’InnoVent, la centrale du sud se dote d’une capacité de production permettant «probablement » d’arrêter les groupes de la centrale d’Itsambuni ou d’être connecté directement à celle de Vwadju dans la mesure où la société comorienne souhaite utiliser cette énergie pour améliorer la distribution. Le groupe InnoVent a pu installer des panneaux «assez suffisants» et « en pleine puissance» de manière que son personnel est obligé de brider la centrale en attendant la fin des travaux de la ligne électrique du sud-est. «Environs 5,5 km de lignes où les poteaux sont déjà implantés.
Et la Sonelec promet de rendre cette partie du réseau opérationnel au plus tard mi-août. Ce qui nous permettra d’alimenter plus de 34 localités sur la côte est, vers Dimani-Washili», a fait savoir Grégoire Verhaeghe. Par rapport à la synchronisation, le président du groupe Innovent rassure par ailleurs qu’elle est effective depuis que la centrale solaire disposait d’une capacité de production de 500 kWh permettant d’éclairer quelques localités périphériques de Fumbuni. «Comme nous produisons suffisamment de l’électricité, la Sonelec a changé de système et a préféré nous synchroniser avec la centrale d’Itsambuni. Et nous avons réussi à couvrir toute la région du sud durant toutes les journées, plus précisément jusqu’à Hambuu», précise-t-il. Pourtant, le kilowattheure est facturé à 98 francs à la Sonelec pendant une durée de six ans.
Un nouvel investissement ?
Un prix qui sera revu à la baisse, le kilowattheure à 28 francs pendant près de vingt ans. «L’idée est que je facture chère pendant six ans pour rembourser mon investissement avant de facturer à 28 francs pendant vingt ans. Ça nous évite de se faire étrangler par les prix d’intérêt», argue Grégoire Verhaeghe. Le paiement des factures de la Sonelec au profit de la société InnoVent est, selon son patron, régulier jusqu’à maintenant.
«Nous sommes payés parfaitement. Le prix de l’investissement, le prix des intérêts aux Comores est tellement élevé que nous avons trouvé un accord convenable», constate-t-il. La construction de la centrale de Fumbuni est un projet pilote dans le secteur. Mais d’autres pourront voir le jour. L’ambassadrice de France auprès de l’Union des Comores, Jacqueline Bassa-Mazzoni explique que l’idée est de faire en sorte que l’Union des Comores soit l’un des rares pays à fonctionner à 100% avec de l’énergie renouvelable.
Prix d’intérêt
Outre, «la construction de la première centrale solaire de Fumbuni, une autre sera installée prochainement à Mitsamihuli», a dit la diplomate française avant d’ajouter que «d’autres partenaires des Comores vont construire d’autres parcs solaires. Et c’est important qu’il y ait un système de stockage pour la nuit». Les retombées du solaire commencent à se faire ressentir à Ngazidja.
Selon la diplomate, les Sudistes restent concentrés dans leurs localités respectives pour des activités quotidiennes à cause d’une fourniture électrique régulière. «Cette centrale a redonné vie à toute la région sud. C’est un résultat fantastique. Des activités commerciales sont relancées. Voir cette lumière au fond des yeux des gens qui font preuve de reconnaissance, ça fait chaud au cœur. C’est une grande réussite pour mon mandat ici aux Comores», se félicite l’ambassadrice.
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