Après le raccordement de la centrale solaire de Pomoni au réseau national de la Sonelec, la semaine dernière en présence du chef de l’Etat, Azali Assoumani, le responsable du chantier de cette centrale a accepté de répondre à nos questions sur les avantages du projet. Tout d’abord, Guy Teuwissen a rappelé qu’il s’agit d’un projet mis en place par Vigor (un groupe tanzanien), lequel a créé une société de droit comorien qui s’appelle “Comores Energies nouvelles”.
Celle-ci a fait un contrat de construction d’engineering à Engie Eps pour construire, puis s’occuper de la gestion, de l’exploitation et de l’installation. Le contrat a été signé le 16 avril 2019, entre la Sonelec et la société “Comores Energies nouvelles”, pour la vente de l’énergie durant 25 ans. Le responsable a montré qu’au début, c’était la société Eps, société italienne mais qu’Engie a acheté des parts. Ainsi, le nom a été transformé à Engie Eps qui reste toujours aujourd’hui une société italienne.
Concernant le travail avec Sonelec, Guy Teuwissen a concédé qu’il s’agit d’un point assez délicat et difficile, évoquant les quelques difficultés notées avec la Sonelec, notamment avec la tension souhaitée à Pomoni “pour avoir la référence de fréquence afin de pouvoir se synchroniser au réseau”.
“Toutes les sources d’énergie qui produisent avec une énergie de 50 hertz, doivent être alignées entre elles. C’est ce qu’on appelle la synchronisation. D’ailleurs, sans cette dernière, on provoque un court-circuit, ce qui est évidemment indésirable”, devait-il souligner avant d’expliquer qu’actuellement, l’on est en train d’injecter de la puissance.
D’autres projets dans les autres îles
Y-a-t-il d’autres projets dans les autres îles ? Oui, à en croire ce responsable de la centrale de Pomoni. Ceci étant, la capacité de la Sonelec à donner l’accès à son réseau reste une condition sine qua none. “On attend de voir si la Sonelec à Ndzuani nous donne accès au réseau, donc cette tension à Pomoni, pour pouvoir produire, surtout si les factures sont payées régulièrement, on est déjà prêt à repartir avec le deuxième et troisième projet”, a-t-il fait savoir, indiquant que le deuxième projet sera à Bambao Mtsanga.
“On a déjà étudié le terrain, déjà fait les études géotechniques, la topographie. Tout est prêt pour repartir si le premier projet va bien”, a ajouté Guy Teuwissen.
S’agissant du rendement économique, le responsable de la centrale de Pomoni souligne que cela est très faible, “surtout si on produit peu, par manque d’accès au réseau”. Par contre, pour lui, ce n’est pas le but de ces installations. “Le but, c’est surtout supporter les réseaux. On a rencontré énormément de problèmes, de tout genre”, a-t-il précisé, citant, par exemple, le cas des conteneurs transportés par bateaux et barges pour débarquer à Pomoni.
La facture devrait baisser
Guy Teuwissen a, surtout, montré que durant 15 ans, Engie Eps va travailler à récupérer les fonds investis et avec les dix ans qui restent du contrat, elle travaillera pour engranger les bénéfices escomptés. “Après les installations reviendront à l’Etat”.
Mis à part ce que coûteront les deux centrales suite à la conception complète, la centrale de Pomoni, a fait appel à un investissement de 6 millions d’euros. Parlant des autres projets, le responsable a cité le projet de Mwali “qu’on devra revoir un peu, parce que les terrains et conditions initiales ont un peu changé, mais là si on trouve d’autres terrains on peut faire des projets extraordinaires”.
En ce qui concerne le mode de fonctionnement, la centrale produit uniquement pendant le jour. Le soir, ce sont les groupes électrogènes de la Sonelec qui doivent assurer le relais. “La centrale permettra de grosses économies et permettra de stabiliser l’énergie durant toute la journée”, a expliqué le responsable du projet expliquant qu’actuellement, la Sonelec dépense environ 300 fcs par kilowattheure.
“Nous allons vendre l’énergie aux alentours d’une centaine de francs. Chaque fois que la Sonelec utilise notre énergie, il paye pratiquement 1/3, sans compter les autres bénéfices évidemment écologiques vis-à-vis du gazole, le problème d’approvisionnement en cas de tempête, le prix, les manutentions de groupes, l’utilisation des groupes, entre autres”.
Un franc succès
Pour lui, l’économie n’est pas seulement basée sur la production de l’énergie directement, mais sur le système permettant de réguler le réseau “de façon à ce que les groupes travaillent de manière optimale, et consomment le moins possible”.Ainsi, à l’en croire, la facture ne doit pas changer. “Ça serait franchement malhonnête, vu qu’on produit à trois fois moins cher qu’avec le gazole. A long terme ça devrait baisser. Plus on met du solaire, plus la facture devrait baisser”, explique-t-il, rappelant que ces installations coûtent chères au début, mais le combustible est gratuit.