Quelle était la situation de la fourniture d’électricité avant l’inauguration de la centrale ?
Les travaux de construction ont totalement pris fin en février 2025. Depuis le 7 de ce mois, la centrale a commencé à fonctionner et à produire de l’électricité. La preuve en est là, car avant l’inauguration, précisément le mois de février jusqu’à aujourd’hui, date de l’entretien, la centrale a produit 300mwh.
Qu’est-ce qui a changé depuis sa mise en service ?
Depuis sa mise en marche, la fourniture de l’électricité dépend de la centrale énergétique de Vwadju. Car il y a dix groupes électrogènes installés là-bas jouant le rôle de fonctionnement en rotation et en parallèles avec les panneaux solaires du site. Par exemple, hier vendredi (25 avril dernier), trois groupes sur les dix fonctionnaient en parallèle avec les panneaux solaires pour la production souhaitée.
Comment la centrale fonctionne-t-elle actuellement (production, performance, disponibilité) ?
La centrale fonctionne très bien. Dès la levée du soleil, la centrale est toujours prête pour produire du courant jusqu’au coucher du soleil. Mais la production et la fourniture sont conditionnées par la délivrance de l’électricité venant de Vwadju géré par la Sonelec. Il arrive parfois qu’il y ait des coupures parce que Sonelec a réorienté les groupes électrogènes de la centrale vers des lieux entre Moroni-Vwadju où la disponibilité permanente de l’électricité est requise. Sonelec est le seul actuel garant de la distribution de l’énergie produit du solaire.
Vous avez assuré au gouvernement comorien une capacité de production de 6,3 mégawatts. Cette capacité est-elle effectivement atteinte aujourd’hui ? Si non, quelles sont les raisons expliquant cet écart ?
Par affirmation, cette capacité est effectivement atteinte et parfois elle dépasse les 6.3 Mwh, même quadruplée. Mais tout cela dépend du constat de la demande de consommation et la capacité fournie, ou des conditions climatiques. Pour éclairer la situation, les données de la date du 8 avril 2025 montrent que la consommation journalière a été de 23.42 Mhw.
Lors de l’inauguration, vous aviez évoqué l’arrivée prochaine des batteries de stockage. Où en êtes-vous quant à leur livraison et leur installation ? Quel rôle joueront ces batteries dans le fonctionnement global de la centrale ?
Pour l’instant, la société est en phase de préparation du terrain d’installation de ces batteries. Tous les travaux sont prévus de finir à la fin du mois de juin prochain et les ouvrages du chantier seront d’ici là clôturés. Quant à la livraison et l’installation des batteries, elles sont envisagées à mi-juin. Même si les batteries seront en formes de containers avec une composantes d’environ 45 boites, leur installation sera si rapide plus leur branchement. Et au lieu de recourir à l’énergie des engins, les batteries prendront la place une fois installées. Les groupes électrogènes qui alimentent cette centrale photovoltaïque vont arrêter à ce moment-là.
Après l’installation complète du système, qui assurera la gestion, l’exploitation, la maintenance et la distribution de l’énergie produite ? Un transfert de compétences est-il prévu avec des acteurs locaux ?
Jusqu’à ce jour, un transfert de compétence n’est pas prévu. La société Ecosys a un contrat de garantie auprès de Global South Utilities Masdar pour un an renouvelable. La gestion, l’exploitation et la maintenance reviennent à la société ayant bénéficié le marché, c’est-à-dire Ecosys. Cette dernière sera capable d’intervenir à distance par un système informatique connecté à la centrale et le Liban ainsi que des agents comoriens engagés depuis tout le début du chantier et qui seront présents sur le site. La distribution de l’énergie produite restera aux mains de la Société nationale d’électricité (Sonelec).
Durant la phase de construction de la centrale, quels problèmes ou incidents avez-vous rencontrés ? Comment ont-ils été gérés ou résolus ?
Les plus grands problèmes rencontrés restent la découverte d’un terrain volcanique et le manque de matériaux de construction. Et pour pallier à cela, la société se trouvait dans l’obligation de passer de 30 mains d’œuvres à 200 pour pouvoir rattraper les délais du contrat d’exécution du marché, parfois attendre pour manque de matériaux et aller jusqu’à faire un container de matériels de construction depuis le Liban malgré le trajet.
Vous avez exprimé l’intention de développer des projets similaires aux Comores. Quels sont ces projets ? À quel stade d’avancement en êtes-vous ?
Effectivement, il y’a des grands projets avec la construction des centrales solaires avec batteries de stockages dans les trois îles sous financement des Emirats Arabes Unis, à travers GSU, mais je préfère de ne pas me prononcer avant un mois. Il revient aux autorités comoriennes d’en parler davantage. Toutefois, je profite de cette occasion pour remercier les Comoriens pour leur hospitalité, l’accueil de nature chaleureux faisant des Comores un bon pays. En tout cas, le comorien mérite bien d’avoir plus de l’électricité.
Moudjib Mohamed Said