Innovent Comores a finalement commencé les travaux de terrassement sur le site de la future centrale photovoltaïque dans le nord du pays, après une longue attente. La société Stc a été chargée de réaliser ces travaux. Interrogé sur le sujet, le maire de la commune de Mitsamihuli ya Mbwani, Aboubacar Ahmed Ntsode, s’est montré confiant quant à la réussite du projet et prêt à soutenir l’initiative lancée par le gouvernement comorien.
«C’est une opportunité pour le développement de l’économie locale, étant donné que l’énergie est le cœur de l’économie, comme le répète souvent le président de la République. Nous sommes heureux que les travaux aient commencé et nous considérons ce projet comme une chance inespérée pour notre région», a-t-il déclaré, avant d’encourager le groupe français.
Des clauses «take or pay»
Quant aux rumeurs selon lesquelles Innovent aurait obtenu l’exclusivité du marché de l’énergie, la cheffe du projet Innovent Comores, Nahida Hussein, a souligné qu’il n’en a jamais été question. «Ces allégations ont été proférées par des personnes cherchant à bloquer le projet et à semer la méfiance au sein du gouvernement. Nous avons commencé les travaux pour prouver notre bonne foi et notre engagement à livrer cette centrale dans les délais impartis, mais nous espérons toujours signer un partenariat public-privé», a-t-elle affirmé. Des clauses «take or pay» ont été mentionnées, et, à travers lesquelles Innovent s’engage à vendre à la Sonelec toute l’énergie électrique produite ou non produite par la centrale, et la Sonelec s’engage à l’acheter.
Les deux parties ont exprimé leur volonté d’accepter une marge d’énergie non livrée supérieure à 10%, qui sera facturée. Cependant, certaines sources se demandent si la Société comorienne de l’électricité pourrait se retirer du contrat en cas d’incapacité de production de l’énergie solaire par le groupe français. «Le partenariat public-privé prévoit un prix forfaitaire qui favorise Innovent. C’est une contradiction», affirment ces sources.
La cheffe de projet d’Innovent Comores ne considère pas cela comme une contradiction, mais plutôt comme une réciprocité. «Innovent doit également respecter des critères de performance, ce que nous avons toujours fait jusqu’à présent. Si nous demandons à la Sonelec d’être performante, nous devons l’être aussi. Il n’a jamais été question d’exclusivité, c’est une invention pour entraver le projet», a-t-elle déploré.
Ce projet est une extension du contrat du projet de construction de la centrale photovoltaïque de Fumbuni. Cette convention engage la société Innovent Comores Sa et la Société nationale de l’électricité des Comores (Sonelec) pour une durée de 26 ans.
Le prix passera de 98 francs à 80 francs
Le document contractuel de vingt pages a été signé le 18 juillet 2022 par Innovent Comores, l’actuel directeur de la Sonelec et le ministre de l’Energie. Il précise les modalités de la construction d’une centrale de trois mégawatts au nord de Ngazidja et la renonciation à la «réserve tournante» de la Sonelec. Ce projet permettra d’assurer 10% des besoins en énergie de la Sonelec.Cela offre une opportunité pour revoir les termes du contrat de Fumbuni, notamment le prix du kilowattheure qui a été fixé à 98 francs, à partir de la mise en service de la première tranche. Le prix est revu à la baisse et passe de 98 francs à 80 francs.
La société française s’engage également à tripler la capacité de stockage d’énergie par rapport à la nouvelle centrale solaire. Innovent sera financée cette fois-ci par la Banque européenne d’investissement (Bei), alors que la première centrale avait été construite sur fonds propres.Un arrêté conjoint des ministres de l’Aménagement, Afretane Yssoufa, et celui des Finances, Mze Abdou Mohamed Chafiou, met à la disposition de la société Innovent Comores une parcelle de terrain de 10 hectares et 46 centiares situé, à Idjidjini-Membwambwani, Mitsamihuli, pour la construction d’un bâtiment, pour le projet.