Lancés depuis octobre 2022 à Mitsamihuli, les travaux de construction de la centrale photovoltaïque sont en phase de test. La Sonelec ne cesse d’annoncer l’opérationnalisation de la centrale d’ici la fin de cette année, avec une puissance de trois mégawatts. L’idée est de diminuer les coûts d’exploitation des centrales thermiques et de minimiser la dépendance au gasoil.
Au niveau du site, David Willemy, un ingénieur des travaux qui a accepté de nous recevoir sur le site, fait savoir que la société Innovent a pu démarrer un conteneur de batterie de stockage cette semaine, et depuis elle continue ses essais. «Nous avons injecté tous les jours de l’énergie stabilisée sur le réseau, nous injectons présentement 1.6 Mw en journée, à partir de 9h jusqu’à 17h. Pour le moment, nous utilisons nos batteries (3,3 Mwh) pour stabiliser l’énergie livrée en journée, lorsque l’ensemble de notre stockage sera en œuvre, soit 10 Mwh, et si nos essais sont fructueux alors nous injecterons la nuit, très bientôt », projette-t-il.
L’ingénieur des travaux dédiés à la centrale solaire de Mitsamihuli ajoute que presque l’ensemble des organes de sécurité ont pu être testés et que 95% du parc solaire est en œuvre, soit 5 mégawatts crêtes (puissance maximale). «Nous ambitionnons d’atteindre 100% de la disponibilité de notre capacité de stockage mi-novembre en commençant par démarrer un de nos trois conteneurs de batteries en ce début de semaine », affirme-t-il. David Willemy reconnait toutefois qu’il est difficile de donner une date ferme et définitive, et aussi qu’il conviendra que cette dernière coïncide avec celle de la disponibilité complète des solutions de stockage.
En juillet de cette année, des essais ont été lancés autour des organes de sécurité de la centrale. Il confie que le groupe français a injecté sur le réseau quelque 500 kW lors des tests. Il précise qu’Innovent a, depuis, répété l’opération de nombreuses fois en augmentant progressivement la puissance jusqu’à atteindre 2500 kW à la fin de septembre. «Le problème que nous rencontrons autour de ces exercices d’injection c’est le manque de stabilité de l’énergie fournie ; le solaire photovoltaïque est par essence une énergie intermittente, lorsqu’un nuage passe, la production baisse », rappelle-t-il.
Les premiers essais
Tout au début des essais, les batteries sur le site de Mitsamihuli n’ont pas été encore opérationnelles, de sorte qu’il leur a fallu synchroniser avec la centrale de Fumbuni qui, en renfort de ses batteries, permet d’équilibrer le réseau. «La Sonelec, victime de nombreux aléas ces derniers mois, peine à nous offrir cette nécessaire interconnexion, mais nous le savions que lorsque nos batteries seraient opérationnelles, ce ne serait plus un problème ; elles stabiliseraient l’énergie que nous produirions à Mitsamihuli et nous serions en capacité d’épauler l’opérateur du réseau sans avoir à nous synchroniser avec le sud de l’ile », se souvient-il.
Par rapport au projet, la future centrale solaire doit atteindre 5,44 mégawatts crête avec une capacité de stockage de 10 mégawattheures. A l’heure actuelle, l’on compte 1 170 fondations réalisées, sur les 30 rangées prévues, servant de bases pour l’installation des 7 812 panneaux solaires. Les 90 trackers ont été installés sur les 30 rangées soit trois par rangée.