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Centrale thermique au fuel lourd : Débat autour du type de fuel des groupes

Centrale thermique au fuel lourd : Débat autour du type de fuel des groupes

Société | -   Nazir Nazi

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Selon un cadre proche du dossier, qui préfère garder l’anonymat, la centrale thermique à fuel sera opérationnelle au plus tard en 2019. Cependant, le choix de la qualité du combustible «fuel lourd», qui sera utilisé pour les alimenter ne serait pas encore fait. Du côté des énergies renouvelables, l’objectif que s’est fixé le gouvernement comorien est de parvenir à un mixe énergétique avec 55% d’énergies renouvelables à l’horizon 2030. Une contradiction?

 

Deux semaines après l’arrivée des cinq groupes de la centrale thermique au fuel lourd à Vwadjuu, le choix du combustible «fuel lourd» qui devra être utilisé pour les alimenter, reste encore à determiner.  On se souvient que la convention de financement du projet a été signée le 22 février 2013 en Inde, entre le gouvernement indien et les autorités comoriennes. Interrogé à ce sujet, le coordinateur national du projet, Hassani Andili, a confirmé que le pouvoir public n’avait pas encore arrêté le type de fuel lourd à utiliser pour ces groupes. Selon lui, cependant, cette question est prématurée dans la mesure où le choix du combustible «fioul lourd» dépendra de plusieurs paramètres et que le gouvernement sera, dans tous les cas, consulté pour ce choix. «Le problème est d’ordre environnemental et financier. Le gouvernement a signé un contrat pour la construction d’une centrale au fuel lourd et la question de la qualité ou du type de fuel ne serait pas stipulée dans le contrat et celle de son achat n’a pas encore été abordée», a-t-il confié.


Hassani Adili rassure, toutefois, que le recours à un fuel nocif n’est envisageable en aucun moment, et que le type du combustible pourrait être proche du gasoil. D’ailleurs «Ces groupes pourront tourner avec du gasoil». Hassani Adili rappelle, à ce propos, que l’achat du fioul le plus nocif est interdit partout dans le monde suite, notamment, à la pression du mouvement écologiste. «En fait, nous allons nous servir du fioul juste pour obtenir une plus grande marge de bénéfices», a-t-il précisé. A l’entendre, toute sorte de fuel pourra être compatible aux cinq groupes placés déjà sur le site de Vwadjuu. Il existe plusieurs types de fioul lourd classés selon leur degrés en soufre, Le fioul dit Hts de haute teneur en soufre, avec une teneur pouvant atteindre au maximum 4 %, le fioul Bts (Basse Teneur en Soufre) dont la teneur en soufre inférieure ne dépasse pas 2 %, le Tbts (Très Basse Teneur en Soufre) avec une teneur en soufre inférieure à 1 % et le fioul Ttbts (Très très Basse Teneur en Soufre) avec une teneur en soufre inférieure à 0,5 %.

Plusieurs types, peu d’élus

Aujourd’hui, par exemple, seuls deux de ces fiouls lourds sont autorisés dans la plupart des pays : le fioul Tbts et le fioul Ttbts. Les autres ne peuvent être utilisés qu’avec des installations spécifiques facilitant la désulfurisation des fumées ou lors d’une combustion mixte avec le gaz..  Le gouvernement devrait faire son choix en tenant compte de ses ambitions environnementales à l’horizon 2030. Cette question mérite d’être soulevée dans la mesure où l’Etat comorien s’est engagé, au niveau mondial, à travers les Contributions prévues déterminées au niveau national (Cpdn), contenant les engagements de l’Union des Comores dans le cadre de la Cop 21 sur le climat.

55% en 2030

Soumises en septembre 2015 au niveau du secrétariat de la convention, les contributions contenant les engagements de l’Union des Comores ont été jugées «trop ambitieuses» du fait qu’elles visent à réduire à 84% l’émission des gaz à effet de serre. A ce propos, le président de l’Union des Comores a déclaré, lors de la Cop22 à Marrakech, que le pays s’engageait à réduire ses émissions de gaz à effet de serre par environ 46% à l’horizon de 2020 pour transiter à 69% en 2025 et arriver à 84% en 2030 par rapport aux émissions du scenario de référence sous condition de l’assistance internationale. Du côté des énergies renouvelables, l’objectif que se sont fixées les autorités comoriennes est d’arriver à un mixe énergétique avec 55% d’énergies renouvelables à l’horizon 2030.


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