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Centrale à fioul lourd I «La partie comorienne exige une évaluation avant toute reprise»

Centrale à fioul lourd I «La partie comorienne exige une évaluation avant toute reprise»

Société | -   Nazir Nazi

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Malgré l’idée de reprendre les travaux par la partie indienne, cette fois-ci la partie comorienne se montre ferme. Une évaluation est exigée pour qu’elle décide si elle continue ou pas de traiter avec la société indienne.

 

Quinze mois après l’évaluation effectuée par une mission indienne sur le site dédié aux infrastructures, les travaux de construction de la centrale à fioul lourd ne montrent aucun signe de reprise. Malgré les engagements des parties comorienne et indienne à une «reprise rapide des travaux», aucune activité n’a encore été initiée sur le site de Vwadju, une situation qui prolonge ainsi un blocage déjà vieux de cinq ans.
Un proche collaborateur du ministre de l’Énergie, qui a préféré garder l’anonymat, a révélé un autre aspect à l’origine de l’actuel blocage.


Selon ses informations, cette fois-ci, la partie comorienne s’est montrée inflexible lors de la dernière réunion liée au projet. «La partie indienne a exprimé sa volonté de reprendre les travaux, mais la partie comorienne insiste fermement sur la nécessité d’une évaluation technique. Cette évaluation permettrait de déterminer si les fonds restants sont suffisants pour garantir la finalisation et le fonctionnement de la centrale. Elle ne souhaite plus prendre de risques», a-t-il confié.

Le blocage du projet

Le collaborateur a expliqué que la partie comorienne cherche avant tout à se rassurer, et après l’évaluation, elle décidera si elle doit poursuivre avec les entreprises indiennes déjà engagées. «En fonction de l’évaluation des travaux et des fonds disponibles, la partie comorienne pourra également évaluer la nécessité d’augmenter les fonds pour achever les travaux. Malheureusement, cette évaluation doit être effectuée par la société indienne, et tout est actuellement bloqué à ce stade», a-t-il ajouté.


Il y a quinze mois, une délégation indienne de la société Bhel s’était rendue à Moroni pour évaluer la construction de la centrale à fioul lourd à Vwadju. Le directeur général adjoint responsable technique de Bhel, membre de cette mission, avait procédé à l’évaluation en vue d’une reprise rapide des travaux.
Avant l’exigence de la partie comorienne, le blocage du projet, financé par un crédit concessionnel de 41,6 millions de dollars, était lié à une facture impayée de 300 000 dollars, soit près de 150 millions de francs comoriens, déposés auprès de l’Exim-Bank Inde, le bailleur. Overseas Infrastructure Alliance (Oia) est l’entité responsable de cette facture impayée.


Une source proche du dossier explique que l’Exim-Bank a estimé que les travaux de génie civil réalisés par Oia ne correspondaient plus aux fonds déjà déboursés. La banque indienne a demandé à Oia de poursuivre les travaux avant de régler la facture, tandis qu’Oia a insisté sur le paiement préalable de la facture, entraînant ainsi le blocage des travaux.


Une autre contrainte à souligner est le non-paiement des intérêts et commissions bancaires par la partie comorienne au cours des dernières années, alors que le projet est en veille depuis 2018. L’accord de prêt de 41 millions de dollars, signé en 2013 avec un moratoire de 10 ans, stipule que les Comores doivent commencer à rembourser la dette «à partir de 2023». Et c’est donc finalement pour des travaux non livrés, et un service non consommé.

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