La facture de 300 millions de francs comoriens ne serait pas la seule raison qui bloque la poursuite des travaux de construction de la centrale au fuel lourd. Plus de dix conteneurs sont bloqués au port de Moroni depuis belle lurette. Les surestaries auraient dépassé les 150 millions de francs. Pourtant, la partie comorienne est chargée, selon le contrat, du dédouanement de ces conteneurs une fois arrivés au pays. «Il ne revient pas au projet de dédouaner ces équipements au port de Moroni. Des équipements pour les groupes électrogènes et d’autres destinés aux travaux de génie civil», nous confie un cadre du secteur de l’énergie.
Autre point à soulever : le paiement des intérêts et des commissions bancaires dus par la partie comorienne alors que le projet est presque mort depuis 2018. Selon une source proche de ce dossier, ces agios doivent être traités et suivis par la Cellule des réformes économiques et financières (Cref). «Pour les agios, on ne paie pas car cela fait plusieurs années que le chantier est à l’arrêt», nous rassure un agent de la Cref.
Plusieurs cadres se demandent alors la raison pour laquelle la partie comorienne n’a pas encore saisi le gouvernement indien, dans la mesure où, seules des institutions indiennes sont à l’origine de l’arrêt du projet. Interrogé au mois de juin, le ministre comorien des Affaires étrangères avait fait savoir que le gouvernement comorien ne cesse de demander des explications dans le cadre des travaux d’exécution du projet. «Nous avons saisi à plusieurs reprises la partie indienne», avait-il expliqué.
Dénonce le contrat
De son côté, une source au sein de la Cref a récemment affirmé qu’il serait possible que le gouvernement dénonce le contrat car l’État comorien n’aurait rien à voir avec les contraintes administratives et financières actuelles. Mais, «c’est un conflit entre Exim Bank Inde et la société chargée de la construction de la centrale», a-t-il lancé, sans donner des détails sur les conséquences de ces malentendus qui durent depuis trois ans sans solution. L’accord de prêt de 41 millions de dollars a été signé en 2013 avec un moratoire de 10 ans. Les Comores devraient commencer à rembourser une dette, «à partir de 2023» pour des travaux non livrés et un service non consommé.
À suivre…