Les responsables en charge du chantier du Centre hospitalier universitaire El-Maarouf de Moroni font face à une pénurie régulière de matériaux de construction. «Chaque jour environ 15 à 20 tonnes de ciment, 40 mètres cubes de sable et de gravier devaient être consommés. Et, chaque jour, il en manque», confie l’interprète de la société chinoise, Chine Shanyang internationale coopération (Csyic) assurant la construction, Charles yang, qui a nous a reçus hier mercredi dans son bureau. «Tous les matériaux manquent chaque semaine» a-t-il fait savoir, citant le manque de sable, de gravier, de ciment et encore de l’eau. «Et les travaux peinent à avancer comme prévu car les sociétés locales de production de ciment, celles de sable et de gravier n’arrivent plus à satisfaire nos besoins. Ainsi, nous passons des jours sans travailler», regrette le technicien chinois.
«Lafarge nous a notifiés une énième hausse du prix du ciment ce qui ne sera pas adaptable à la continuité du chantier et ne nous rassure plus d’une livraison régulière», a souligné notre interlocuteur. Toutefois, plusieurs étapes du chantier ont été franchies.Au cours d’une visite guidée hier entre 10 h à 11 h, Charles Yang a expliqué que les travaux sont repartis en 8 blocs du premier étage au quatrième en plein chantier. Selon la programmation des responsables, les ouvriers sont tous les jours en activité.
Les ouvriers montent certains murs en briques et en agglos pour les travaux de construction et de mise aux normes des chambres. D’autres coulent du bétons à l’avant dernière étage, le quatrième, malgré la pénurie d’agrégats comme le déplore le technicien chinois.
Une révision du cahier des charges ?
Une autre équipe d’ouvriers a démarré les travaux de nettoyage du premier étage, un ouvrier nous parle du démarrage des travaux de carrelage. «Le chantier change de couleurs chaque jour, c’est ce qui prouve que les travaux avancent à merveille», a fait savoir un des maçons comoriens recrutés par la société Csyic, Ismaël Soilihi, en plein action, un seau d’eau à la main. Conscient du bon déroulement des travaux, il reconnait que les Comoriens sont impatients, mais il ajoute que «Rome n’est pas construite en une journée».
Pour rappel, le maître d’ouvrage qui n’est autre que le ministère des Finances avait reçu un courrier de la société demandant une prolongation de la durée des travaux à cause de la crise sanitaire. Une demande qui a été accordée, selon le conseiller du chef de l’Etat à l’urbanisme, Moussa Dada. Il a laissé entendre que les deux premières vagues de la Covid-19 ont sans doute impacté sérieusement le chantier.A cette pénurie s’ajoute une hausse mondiale des prix des matières premières qui aura un impact sur les prix de certains matériaux de construction.«La société serait encore obligée d’écrire au maître d’ouvrage sur ce point», a fait savoir Moussa Dada.
«Malgré tout, le chantier va se poursuivre. Le protocole sanitaire est scrupuleusement respecté. Les ouvriers sont tous vaccinés et effectuent régulièrement les tests, ceux qui sont testé positifs prennent au moins 5 jours de congé avant de reprendre le travail après un second test», a conclu Moussa Dada, précisant que les clés du futur centre devraient être remis au gouvernement «en principe au plus tard en mai 2023».
Hamidou Ali
