Le Centre national de documentation et de recherche scientifique (Cndrs) dispose d’un nouveau directeur général. Toiwilou Mze Hamadi (Notre photo) a été intronisé hier, mercredi 23 mars, en lieu et place de Abdallah Nouroudine, dans une cérémonie à laquelle ont pris part le fondateur de l’institution, Damir Ben Ali, ainsi que différents partenaires internationaux.
D’entrée, le nouveau directeur général a dit sa « joie » de prendre les rênes de ce «lieu d’émulation qui incarne les valeurs patrimoniales identitaires, historiques, éducatives, scientifiques et touristiques nationales».
S’attardant sur l’importance du Cndrs, qui est à sa quarantième année, il a pointé du doigt les «conditions d’existence, de fonctionnement et de gestion […] déplorables» de l’institution, notamment la subvention mensuelle accordée par l’Etat qui serait quinze fois moins que celle d’autres sociétés d’Etat. Il a, en outre, souligné l’insuffisance du personnel, son fonctionnement difficile dû à l’absence de moyens de gestion, de divulgation et de vulgarisation de ses recherches.
«L’Etat comorien ne tire pas le maximum de profits de ses richesses», avance-t-il. Il est nécessaire, selon lui, de «créer une dynamique du centre, tenant compte des spécificités de chaque île dans une perspective d’unité régionale et de soutien à la création et au développement des entreprises culturelles».
Toiwilou Mze Hamadi se fixe comme entre autres objectifs, de régulariser la situation des agents et stagiaires permanents du Cndrs, concevoir et suivre les actions du centre en vue de les rendre plus visibles, de renforcer la collaboration auprès des partenaires de premier rang et d’impliquer les chercheurs dans la dynamique de recherche, d’échange et de publication.
Plusieurs objectifs
S’exprimant au nom du personnel Yahaya Ibrahim, le chef du département de biodiversité a relevé que «alors que nous abritons la bibliothèque et les archives nationales, ces deux structures importantes sont dépourvues, à ce jour, des professionnels ou des spécialistes en documentation ou archivage».
Il a manifesté son inquiétude vis-à-vis du fait que «progressivement le centre se vide de ses éminents chercheurs au profit d’autres établissements qui offrent de meilleures perspectives en matière d’emploi». S’adresse au nouveau patron de la maison, il s’est dit convaincu que «seules la conjugaison de vos engagements et votre ouverture envers nos décideurs étatiques et nos partenaires techniques traditionnels vous permettront d’agir plus efficacement». «Je sais que la tâche qui vous attend n’est pas facile, mais vous pouvez toujours compter sur la détermination et l’efficacité du personnel», devait-t-il conclure.
La cérémonie s’est achevée par la remise de distinctions aux différents partenaires du Cndrs, notamment le Pnud et l’agence turque de coopération (Tika), qui a contribué financièrement à la rénovation complète du centre.
Qui est Toiwilou Mze Hamadi
Toiwilou Mze Hamadi, originaire de Mitsudje (Ngazidja), a suivi des études de philosophie à Madagascar et est détenteur d’un diplôme en gestion du patrimoine culturel obtenu à en Egypte. Enseignant-chercheur à l’Udc, il cumule les fonctions de point focal de la Convention 1972 du patrimoine mondial de l’Unesco, de président des associations des musées de l’Océan Indien (Amoi), entre autres. Docteur en histoire, spécialité Patrimoine-Muséologie, il s’intéresse dans ses recherches à la manière de «faire du musée national un vecteur de développement culturel en Union des Comores»n
Dsd