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Chambre anti-corruption I «La corruption est une maladie contre laquelle il nous faut lutter»

Chambre anti-corruption I «La corruption est une maladie contre laquelle il nous faut lutter»

Société | -   Faïza Soulé Youssouf

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Lors d’une conférence de presse, les 5 membres de la chambre anti-corruption ont promis de mener une lutte sans merci contre la corruption. Un chantier titanesque : les Comores occupent la 162eme place (sur 180 pays étudiés) dans le classement 2023 de Transparency International.

 

La présidente de de la Chambre anti-corruption, Fahamoe Youssouf et les quatre conseillers ont tenu une conférence de presse ce jeudi, la toute première depuis leur prestation de serment intervenue en juillet dernier. Ils ont un programme pour le moins ambitieux : réduire drastiquement la corruption en Union des Comores. Le pays est en effet classé par Transparency International au 162eme rang sur 180.


Première à prendre la parole, Fahamoe Youssouf, experte-comptable de formation a évoqué l’importance de la déclaration du patrimoine. «Les personnes qui occupent des postes importants sont obligés de faire une déclaration de leur patrimoine», a-t-elle déclaré. L’article 6 de la loi relative à la prévention et à la lutte contre la corruption, adoptée en juin 2023, a énuméré les personnes assujetties à cette déclaration. Il s’agit, entre autres, du président de l’Union, de celui de l’Assemblée, du procureur général de la Cour suprême, des ministres, des secrétaires d’Etat et des personnalités ayant rang de ministre. Sans oublier bien sûr les cinq conférenciers eux-mêmes. Plusieurs délais sont prévus pour inciter les récalcitrants à transmettre leurs déclarations. Si les rappels ne sont pas suivis d’effet ou en cas de fausse déclaration, des sanctions peuvent être prises, selon l’article 23 de la loi.

Passer de «la catégorie 3 à 2» d’ici à 2030

Mohamed Youssouf Hamadi qui a rappelé que le Coran a, à plusieurs reprises, condamné la corruption, l’a comparée au Covid-19. «La corruption est une maladie dangereuse et contagieuse. Tous les pays du monde sont touchés, les pays pauvres plus que les autres», a-t-il déclaré. Ses conséquences sont nombreuses, à l’en croire. «La corruption porte atteinte à la démocratie, aux droits de l’Homme, au bien-être des citoyens», devait-il marteler. Pour ce banquier, «il faut sensibiliser la population à cette problématique, reconnaitre l’existence de la maladie pour mieux la combattre, prôner la transparence». Cette lutte, avance-t-il, exige « une collaboration de l’Etat, des citoyens et des médias». Ahmed Mohamed Allaoui, figure connue de la société civile, a rappelé que la Convention des Nations Unies contre la Corruption a été adoptée au milieu des années 2000.


Les Comores, l’ont signée en 2012. «Notre rôle est de proposer une politique nationale de prévention et de lutte contre la corruption», a-t-il indiqué. Il a émis le souhait que «d’ici 2030, les Comores passeront de la catégorie 3 à 2 de Transparency International». Bakar Nomane Mohamed, ancien enseignant de l’Université des Comores, a fait savoir « que chaque citoyen anonyme ou non pouvait saisir la chambre anti-corruption au moyen d’un courrier adressé à la présidente». Les membres qui bénéficient d’une immunité ont le statut «d’officiers de police judiciaire». A ce titre, « nous procédons à des enquêtes, si les faits reprochés sont avérés, nous transmettons le dossier au parquet». «La loi nous autorise par ailleurs à en faire une large communication».

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