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Chambre d’agriculture I Où en est-on depuis l’investiture de 2017 ?

Chambre d’agriculture I Où en est-on depuis l’investiture de 2017 ?

Société | -   Nassila Ben Ali

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Parle-t-on parler d’une chambre d’agriculture mort-née ? Y a-t-il une volonté de l’asphyxier ? Oui, au début, selon le président par intérim de cette institution qui souligne une volonté de la part des autorités qui ne voulaient pas aider à sa mise en place. Par contre, Abdillah M’saïdie mentionne un changement d’attitude de la part des autorités compétentes à qui il remercie, et évoque des progrès au niveau de la gestion de la question. Bientôt, «la chambre sera ouverte pour de vrai», croit-t-il.

 

La chambre d’agriculture est mise en place à la suite d’une loi adoptée à l’Assemblée nationale et promulguée en 2014 par l’ancien président Ikililou Dhoinine. Il s’agit d’une chambre rassemblant les collèges des agriculteurs et des pêcheurs. En 2016, une assemblée extraordinaire a eu lieu et a élit Mohamed Soilihi, communément appelé Momo, président de l’institution.


Ce dernier a été investi publiquement en 2017 à l’occasion d’une cérémonie organisée à l’occasion à Mvuni ya Bambao en présence du président Azali Assoumani. Après, la chambre a disparu des radars. Jusqu’à cette année, l’on a appris qu’un président par intérim prend la place de Momo qui serait empêché. Empêchement temporaire ou définitif ? On ne sait pas car le principal intéressé reste injoignable.


Interrogé sur la question, Abdillah M’saïdie, l’intérimaire, est revenu sur la crise qui sévit au sein de la chambre d’agriculture. «La chambre fait face à plusieurs difficultés, notamment un manque de reconnaissance de la part du ministère de l’Agriculture, ministère de tutelle, mais également un manque de budget de fonctionnement et un manque de local pour abriter la chambre», a-t-il indiqué.

L’intérimaire

L’on apprend également par l’ancien président de l’Union des chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture (Uccia), Fahmi Thabit, que la loi de 1995 qui a mis en place l’Uccia n’est pas abrogée jusqu’alors.Ainsi, l’on a la chambre d’agriculture et l’Union des chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture. Deux entités étatiques servant de chambre d’agriculture.

Pourquoi le gouvernement n’abroge pas la loi de l’Uccia de 1995 ? L’ancien président Ahmed Bazi, ex-président de l’Uccia, aurait écrit, à deux reprises, pour demander une solution à cette impasse juridique. Lassé par le combat qu’il a livré pour la mise en place de la chambre d’agriculture, Mohamed Soilihi a quitté le pays sans avertir ses collègues.

C’est ce que laisse entendre son remplaçant qui est désigné à travers l’article 48 de la loi. «Selon l’article 16 et 17 de la loi (de la chambre d’agriculture), c’est le vice-président qui devrait le remplacer, sauf qu’il s’est déclaré indisponible pour mener le combat, sachant qu’il réside à Ndzuani et dit n’avoir ni le temps ni les moyens pour se rendre à Moroni tout le temps pour porter les revendications qui sont les nôtres», a expliqué Abdillah M’saïdie, ajoutant qu’au-delà de six mois, l’empêchement du président est assimilé à un abandon de poste surtout que l’empêchement de Momo n’était pas annoncé. «En tout cas, Mohamed Soilihi a écrit après pour confirmer ma nomination en tant que président par intérim», a-t-il fait savoir.


Où en-est actuellement ? Abdillah M’saïdie nous répond qu’une lueur d’espoir apparait. La chambre sera bientôt logée à l’ancien siège du commissariat à la production. «On a bénéficié du soutien du ministère des Finances, lequel a saisi le projet Pdci pour réhabiliter ce local et nous fournir un appui multiforme.

Certes, les moyens ne sont pas conséquents, mais ça va quand-même aider», s’est-il félicité tout en remerciant le ministère des Finances pour son soutien et le ministère de l’Agriculture pour sa volonté de vouloir collaborer «afin de dénouer la crise».

Vers une solution ?

Le président de la chambre d’agriculture par intérim se donne pour objectif d’organiser «la première vraie assemblée générale» pour asseoir les bases de l’institution et mettre en place les collèges prévus par la loi. Il compte faire des pieds et des mains pour trouver un financement pour la chambre. Voulant terminer le mandat qui, selon lui, va débuter une fois que la chambre aura un siège.

L’intérimaire voudrait effectuer un grand recensement des agriculteurs et des pêcheurs, mais également un recensement sectoriel des coopératives, associations et groupements agricoles, et aussi des sociétés agissant dans le secteur.»Je voudrais enfin organiser des élections avant de quitter mes responsabilités», a-t-il précisé.


Abdillah M’saïdie accuse toutefois, l’Uccia de ne pas vouloir aider la chambre d’agriculture à s’en sortir. «J’ai à maintes reprises sollicité une rencontre avec les responsables, mais ces dernier n’ont pas voulu me recevoir. Je tiens à souligner que l’interconnexion souhaitée par la loi n’a jamais eu lieu. La prise en charge de la chambre d’agriculture par l’Uccia durant un an n’a pas non plus eu lieu», a-t-il déploré.

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