Autrefois, environ 40 rivières existaient sur l’île de Ndzuani. Actuellement, il existe à peu près 6 rivières qui se déversent dans la mer. Selon la direction régionale de l’environnement, on distingue deux types de rivières. « Il y a des rivières qui atteignent l’embouchure de la mer, au nombre d’environ 6, notamment à Tratringa, Page, Domoni et Lingoni.
Et puis il y a les autres qui n’atteignent pas l’embouchure et s’assèchent avant d’y parvenir. Ces dernières existent, mais malheureusement, leur débit est réduit, donc l’eau n’atteint pas la mer. Par exemple, c’est le cas de la rivière de Patsi ou de Hunguni à Mutsamudu. L’eau ne coule que lorsqu’il y a des averses », explique l’assistant technique, Zakaria Mohamed.
La directrice régionale de l’institution, Zalhat Bacar, soutient de son côté que ce phénomène, bien que naturel, n’est pas fortuit. « Il est normal qu’une rivière s’assèche pendant la saison sèche en raison de l’évaporation. Certaines rivières n’existent plus en raison du faible taux d’infiltration de l’eau dans les nappes phréatiques.La déforestation a contribué à cette situation, car c’est la couverture végétale qui favorise cette infiltration.
Cette déforestation a réduit le taux d’infiltration, de sorte que lorsque qu’il pleut, l’eau se perd. Lorsque les nappes phréatiques sont pleines, elles déversent de l’eau, assurant des écoulements permanents. Sur l’île, nous enregistrons beaucoup de précipitations, allant d’environ 1 557 à 2 410 millimètres par an. Tout cet excès d’eau se perd faute de stockage », détaille-t-elle.
Un faible taux d’infiltration de l’eau
Le phénomène risque de s’accélérer dans les années à venir si aucune action n’est entreprise. Selon les acteurs environnementaux, la restauration des terres demeure la seule solution. « Il faut savoir qu’une rivière est alimentée par plusieurs sources. Les rivières qui persistent ont des affluents solides. Pour maintenir ce rythme et éviter l’assèchement d’autres rivières, il est impératif de restaurer les terres dégradées.
Cela implique des actions de reboisement et d’aménagement des terres, favorisant l’infiltration d’eau dans les nappes phréatiques. Il est également important de sensibiliser et de former les agriculteurs aux bonnes pratiques environnementales. Non seulement ces pratiques augmentent la production agricole, mais elles favorisent également l’infiltration, réduisent l’érosion et alimentent les zones de recharge », suggère-t-elle.