Les Comores, tout comme de nombreux autres États insulaires, subissent de plein fouet les impacts dévastateurs du changement climatique. Il n’y a qu’à voir les dégâts occasionnés par les intempéries, notamment dans l’île de Ndzuani, ces dernières semaines. Cependant, une lueur d'espoir émerge alors que la biologiste spécialisée en gestion de l'environnement, Lydia Halidi, avance la possibilité d'atténuer ces effets néfastes. Dans un récent entretien avec Al-watwan, elle a souligné que l'engagement de tous est crucial pour inverser la tendance actuelle.
Lydia Halidi, âgée de 31 ans, tire en effet la sonnette d'alarme sur la vulnérabilité accrue des États insulaires en développement face aux phénomènes climatiques extrêmes. Les effets, tels que l'augmentation des températures, les tremblements de terre, les cyclones tropicaux et la montée des eaux, sont déjà perceptibles, notamment à Mutsamudu, à Ladiguiju, où les houles puissantes perturbent gravement la vie quotidienne.
Les populations des zones côtières sont les premières touchées, et nécessitent une sensibilisation accrue et des actions concertéeDans cette optique, Lydia Halidi réitère l'importance de renforcer la résilience des communautés locales à travers des mesures tangibles. L'amélioration des infrastructures, la restauration des écosystèmes côtiers, notamment par le reboisement des mangroves et la préservation des récifs coralliens, sont des initiatives envisageables à court terme, selon elle. En plus de protéger les côtes contre l'érosion et les tempêtes, ces actions favorisent la biodiversité et renforcent le lien communautaire.
Prenant exemple sur d'autres États insulaires comme les Maldives, qui ont adopté des solutions innovantes telles que la construction de digues pour renforcer la protection côtière, Lydia Halidi appelle à une adaptation des stratégies aux réalités locales. Les aires protégées mises en place aux Comores témoignent déjà d'une volonté de préserver les écosystèmes fragiles.
Cependant, malgré les preuves accablantes, la scientifique constate que la négation des effets du changement climatique persiste dans certaines strates de la société, souvent par manque de compréhension ou par des croyances spirituelles prédominantes. Lydia Halidi insiste sur la nécessité de promouvoir une compréhension scientifique du phénomène, en particulier en utilisant la langue locale pour toucher un public plus large.
Enfin, la question incontournable du financement des actions d'atténuation se pose. Lydia Halidi, également militante écologiste au sein du réseau international de jeunes Africaines, « African Youth 4 climate (Ay4c) », préconise des partenariats public-privé et le recours au Fonds Vert pour le Climat pour soutenir les initiatives dans les pays en développement.