Le projet «Fournir aux enfants les plus vulnérables des services sociaux résilients face au climat » a été lancé le jeudi 13 mars dernier, dans un hôtel de Moroni. Initié en partenariat avec l’Unicef et la Koica, il a été présenté par le ministère de l’Environnement, qui entend améliorer l’accès des enfants aux services sociaux essentiels face aux défis climatiques. Selon les données exposées lors de cette cérémonie, 54 % des enfants comoriens vivent dans des zones à haut risque d’impacts climatiques.
Depuis les années 50, les températures moyennes aux Comores ont augmenté de 1°C, et les projections indiquent qu’elles pourraient grimper jusqu’à 5°C supplémentaires d’ici 2080. Actuellement, 45 % des enfants du pays sont déjà exposés à des températures dépassant 35°C, augmentant ainsi les risques de maladies, de malnutrition et de troubles mentaux. Le ministre de l’Environnement, Abubacar Mahmoud, a souligné le caractère multisectoriel du projet, qui couvre plusieurs domaines tels que la santé, la nutrition, l’eau, l’hygiène et l’assainissement, la protection de l’enfant, la protection sociale, ainsi que le changement de comportement et la mobilisation communautaire.
«Sa réussite nécessite une action coordonnée ainsi qu’une convergence des interventions pour avoir un réel impact. Mon département jouera son rôle de leader pour assurer la coordination du projet», a-t-il assuré, appelant les autres ministères à collaborer et à partager régulièrement les informations pour garantir une mise en œuvre efficace. Les données disponibles indiquent également que l’élévation du niveau de la mer, en hausse de 5 mm par an, a déjà provoqué une montée de 25 cm depuis 1901. Si cette tendance se poursuit, 10 % des habitants des côtes pourraient être déplacés d’ici 2050.
23 000 enfants touchés par les inondations en 2024
Le rapport d’analyse du paysage climatique révèle qu’environ 23 000 enfants comoriens ont été touchés par les inondations cette année, créant un environnement familial dangereux et malsain. Mohamed Msahazi Ikram, jeune champion pour le climat, a pris la parole au nom des enfants comoriens : «Il est encore temps d’agir pour rendre nos écoles plus solides, préserver nos cours d’eau, protéger la santé des enfants et mieux préparer la jeunesse à faire face aux défis climatiques», a-t-il exhorté. Après cette intervention, le projet Action climatique pour les enfants les plus vulnérables a été officiellement présenté.
Ce programme, qui s’étend du 1er novembre 2024 au 30 avril 2027, bénéficie d’un financement de 3 milliards de francs de la part de la Koica. Il comprend plusieurs volets, notamment l’éducation, la protection sociale et infantile, un système d’alerte précoce, des politiques publiques en faveur des enfants et des financements adaptés aux effets du changement climatique. Hwa Yeong, directrice adjointe-pays de la Koica, a insisté sur l’urgence de la situation. «Le changement climatique n’est plus une menace lointaine. Les Comores subissent déjà ses effets, entre inondations, cyclones et montée des eaux.
Ce financement contribuera à renforcer la résilience du pays et à analyser l’évolution du climat pour mieux accompagner les partenaires sociaux dans leurs actions», a-t-elle déclaré. Il faut noter que, selon les données disponibles, sur 2 milliards d’enfants dans le monde, 90 % sont exposés à des niveaux élevés de pollution de l’air, 820 millions subissent des vagues de chaleur extrêmes, 240 millions sont menacés par des inondations côtières, 400 millions vivent dans des zones à fort risque de cyclone, et 920 millions souffrent de pénuries d’eau.
