L’Institut national de recherche en agriculture, pêche et environnement (Inrape) rassure la population après l’apparition, depuis quelques jours, de chenilles dans la région de Mbwankuwu. Les habitants, envahis par l’inquiétude, sont dépassés par le phénomène. Mais pour l’Inrape, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Car ces chenilles ne représentent aucun danger pour la santé humaine. “Ce ne sont pas des chenilles urticantes. C’est-à-dire celles qui piquent “, a précisé, le directeur de l’Inrape, Hamza Azali, lors d’une conférence de presse, tenue, lundi après-midi dans son bureau. Ce dernier, après avoir été alerté de la présence de ces insectes, s’est rendu sur place, accompagné de chercheurs de l’Inrape.
Aucune menace sur la santé humaine
D’après les premiers résultats obtenus après inspection, il s’agit d’une chenille légionnaire d’Afrique, autrement dit un papillon désigné scientifiquement par le nom de Spodoptera exempta. Jusqu’à lundi, seule la région de Mbwankuwu était considérée comme foyer abritant ces espèces qui s’attaquent en particulier aux cultures. Mais depuis hier, des vidéos partagées sur Facebook, montrent les mêmes chenilles à Ndzuani, où elles auraient ravagé des champs de maïs. C’est d’ailleurs, l’une des plantes de prédilection que ces insectes attaquent à en croire Issa Mze Hassani, chef du département santé et production végétale au sein de l’Inrape.
Selon ce docteur en biologie de l’environnement, en moins de deux semaines, les chenilles légionnaires d’Afrique sont capables de dévoiler des hectares. “Elles font partie de la famille des noctuidae. Tout commence par des papillons qui viennent déposer les larves sur les feuilles. Ce sont ces œufs qui donnent naissance aux chenilles. Une fois adultes, elles deviennent des papillons. Voilà comment fonctionne le cycle”, a expliqué, pendant la conférence de presse du lundi, le docteur Issa Mze Hassani. Comment elles se sont retrouvées dans la région de Mbwankuwu et non ailleurs ?
A ce propos, nos conférenciers pensent que les espèces étaient déjà là, mais qu’elles attendaient peut-être que les conditions soient réunies pour se manifester. “On a constaté que la région est caractérisée par une sècheresse. Dès qu’il a plu, on a vu apparaître ces chenilles. Ceci pourrait être une première explication”, a ajouté Issa Mze, qui a appelé la population à ne pas utiliser des insecticides pour le moment, au risque de les rendre résistants.
La sécheresse, l’importation
S’agissant de la provenance, la piste de l’importation des semences n’est pas à exclure, a insisté le directeur de l’Inrape. D’autant plus que le pays importe presque tout. Pour l’heure, ce ne sont que des hypothèses qui méritent d’être confirmées. Des échantillons vont même être envoyés à l’extérieur pour analyse, a-t-on appris lors de la conférence de presse.
Existe-t-il un risque de migration vers les autres régions ? Le directeur de l’Inrape a répondu par l’affirmative. “On les a identifiées dans le gazon, des plantes secondaires très répandues tout au long de la route dans la région. Donc, soit, elles pourraient se déplacer vers d’autres localités par cette voie, soit les gens les transporteront par inadvertance.
En tout cas, nous allons nous pencher sur la question afin de proposer une solution pour limiter leur propagation”, a assuré Hamza Azali. Il faut noter que ces papillons sont apparus pour la première fois au en Afrique en 2016, au Nigéria, avant d’être identifiées dans d’autres pays du continent. Pendant leur passage, elles ont ravagé toutes les cultures comme le sorgho, et surtout le maïs de ces pays. Sur le plan sanitaire, aucune menace n’a été détectée.