Les patrons des compagnies estiment que ce sont les taxes aéroportuaires qui sont à l’origine de cette hausse exponentielle. Une assertion que ne partage pas le directeur général de l’Adc. Ce dernier réfute toutes les accusations des responsables des compagnies. A cet effet, le service administratif et financier de la compagnie Ab Aviation a accepté de mettre à notre disposition toutes les charges d’exploitation de la ligne Moroni-Mwali par sa compagnie. Mahamoud Mohamed, montre que les charges d’une compagnie aérienne pour l’exploitation d’une ligne se divisent en plusieurs chapitres de dépenses transversales. Le financier cite le coût d’exploitation qui concerne la location de l’avion et la consommation en carburant. Selon lui, la location d’un Embrayer 120 de 30 places revient à 1300 dollars heure bloc (Hb), soit près de 600 mille francs comoriens. Ce qui donne 10.000fc la minute d’exploitation.
Il a fait part que la consommation en carburant pour la ligne Moroni-Mwali s’élève à 650 litres de kérosènes, à raison de 400 francs comoriens le litre. Ce qui donne un total de 260.000Fc le trajet Moroni-Mwali. «Pour une rotation Moroni-Mwali, d’une durée de 40 mn, les dépenses d’exploitation s’élèvent à 400 mille francs de location d’avion, plus 260 mille francs de consommation en carburant», explique-t-il.
Un sacrifice pour assurer un service minimum
Mahamoud Mohamed a souligné également qu’au-delà des charges d’exploitation, s’ajoute les taxes aéroportuaires qui s’élèvent à 8000 francs pour un billet de 35 mille francs Moroni-Mwali.
Ce qui fait un total de 240 mille francs de taxes aéroportuaires pour un vol de 30 places plein. «Nous pouvons également ajouter les frais de fonctionnement (personnel, location des bureaux, frais de télécommunication) ainsi que les frais de perdiems et hébergement, qui évoluent en fonction du nombre d’exploitation», détaille-t-il. Pour le responsable administratif et financier d’Ab-Aviation, le prix de revient pour l’exploitation de la ligne Moroni-Mwali à un Embrayer 120 de 30 places, s’élève à 1.050 million si l’avion est plein. «Une chose qui arrive rarement. Le plus souvent nous décollons avec cinq à dix passagers pour honorer nos contrats avec nos clients, ce qui explique une exploitation à perte», interpelle-t-il. Dans le souci de lever toute ambigüité sur cette question tarifaire, le directeur administratif et financier de cette compagnie locale a souhaité donner plus de détail sur la répartition de ces 1,050 millions de francs. «on soustrait les 660 mille de frais d’exploitation, plus les 240 mille francs de taxes aéroportuaires, ce qui fait que la compagnie se retrouve avec 150 mille francs, pour les frais de fonctionnement, les taxes d’atterrissage et parking, les perdiems et hébergement de l’équipage et les frais de rotation».
De son avis, vendre un billet en dessous de 35 mille francs serait suicidaire pour la compagnie. A l’en croire, de nombreuses réunion ont été organisées avec les autorités en vue de trouver une solution sur la question sans que cela ne cause préjudice aux compagnies. «Je souhaite que le gouvernement s’approprie de ce dossier et je les convie à des discussions sérieuses pour parvenir à une solution». Au terme de son intervention, Mahamoud Mohamed déclare défier quiconque pourrait prouver qu’une compagnie aérienne de la région qui exploite des lignes domestique «à des tarifs de 70 euros, soit 35.000 mille francs comoriens»