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Cinquantenaire de l’indépendance I Une conférence sur l’économie d’hier et d’aujourd’hui à Fomboni

Cinquantenaire de l’indépendance I Une conférence sur l’économie d’hier et d’aujourd’hui à Fomboni

Société | -   Abdillahi Housni

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Dans le cadre des festivités du cinquantenaire de l’indépendance, le CNDRS de Mwali a organisé une conférence sur l’évolution économique des Comores entre 1946 et 1975, animée par un historien local.

 

À l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance des Comores, le Centre national de documentation et de recherche scientifique (Cndrs) de Mwali a organisé, le samedi 5 juillet, une conférence à l’intention des médias. Cette rencontre, animée par Haddad Salim Djabir, directeur régional du centre, a été consacrée à l’économie comorienne avant et après l’accession à l’indépendance. Le thème retenu est : «L’économie de plantation et la mutation politique aux Comores de 1946 à 1975». Selon l’historien, la conquête coloniale des Comores, et plus largement de l’Afrique, a été initiée en 1885 à Berlin, lors de la Conférence qui a vu 14 puissances européennes décider du partage du continent africain dans le but de renforcer leur domination économique et politique à l’échelle mondiale. «Nous sommes ici pour souligner l’importance d’étudier le cheminement vers l’indépendance.

Il s’agit de faire une rétrospective sur la période de l’autonomie interne et de comparer le développement du pays avant et après l’accession à la souveraineté», a-t-il expliqué. Dans ce cadre, il a rappelé que les Comores ont connu des avancées institutionnelles en étant classées comme territoire d’outre-mer entre les années 1960 et 1970. «Durant cette période, bien que nous soyons encore une colonie française, certains autochtones participaient à la prise de décisions institutionnelles. C’était une étape importante dans notre histoire», a-t-il rappelé. Sur le plan économique, l’économie comorienne reposait essentiellement sur l’agriculture de plantation.

Le pays produisait alors du coprah, de la vanille, du girofle et de l’ylang-ylang. Ces cultures de rente n’étaient cependant pas transformées localement : elles étaient directement exportées vers la France, suivant une chaîne de valeur intégralement contrôlée par la métropole, de la production à la commercialisation. C’est d’ailleurs dans ce contexte que la France avait lancé un projet de cocoteraies afin de relancer la production de coprah, gravement affectée par la tempête Ina. En comparant les périodes précédant et suivant l’indépendance, le conférencier a estimé que les avancées en matière de développement restent modestes.

Il a notamment cité l’exemple des Seychelles, devenues indépendantes après les Comores, mais qui enregistrent aujourd’hui des progrès bien plus marqués. «Les partis politiques qui ont mené la lutte pour l’indépendance, tels que le Molinaco, le Pasoco, entre autres, n’avaient pas élaboré de vision économique claire pour le pays. À l’époque, leurs efforts étaient surtout centrés sur des objectifs politiques», a-t-il observé. Pour conclure, il a estimé que l’indépendance ne saurait être tenue pour responsable directe de la crise économique actuelle. «Il est temps de définir de véritables orientations économiques et de valoriser nos ressources locales, si l’État veut réellement impulser un développement durable à notre nation», a-t-il conclu.

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