Dans le cadre des activités de célébration du cinquantenaire de l’Indépendance nationale, une «journée de réflexion sur la réconciliation nationale» a été organisée à Dar-nadjah (siège du gouvernorat de Ndzuani), le samedi 19 juillet, sous la houlette du président de la République, Azali Assoumani.
Quatre personnalités publiques sont intervenues, chacun avec sa thématique, dans ce rendez-vous : les anciens ministres Houmed M’saïdié et Djaanfar Salim Allaoui, l’ambassadeur Caabi El-Yachroutu et le député Milissane Hamadi M’homa. L’assistance a été composée d’une centaine de personnes, dont quelques membres du gouvernement, des députés et des représentants d’institutions publiques.
Bâtir un mur de solidarité et de cohésion sociale
La première intervention, prononcée par le conseiller du président, Houmed M’saïdié, s’est penchée sur les enjeux de la réconciliation nationale. «Le séparatisme a été nourri par des causes multiples : politiques, psychologiques, économiques, toutes liées à la pauvreté. Azali Assoumani avait compris ces dimensions, et c’est pourquoi il a initié cet Accord. Aujourd’hui, la vraie solution, c’est d’aimer notre nation, notre pays», a expliqué Houmed M’saïdié.Le deuxième panel, animé par l’ambassadeur Caabi El-Yachourtu, portait sur les termes de l’Accord-cadre de Fomboni et sa mise en œuvre. «Les acteurs politiques, les institutions, les opposants, les juristes, tous doivent se concerter pour construire un avenir commun», a déclaré ce dernier.
Le troisième intervenant, l’ancien ministre Djanfar Salim Allaoui, a proposé une réflexion sur la mémoire, la vérité et la réconciliation avec l’histoire nationale. «L’histoire n’a jamais fait l’objet d’un véritable travail de mémoire. Elle est souvent manipulée à des fins politiques. Il faut d’abord la regarder en face et reconnaître les faits. Nous devons faire de l’histoire un levier pour l’avenir, un moteur de cohésion et un outil d’éducation civique», a soutenu l’ancien ministre.Enfin, le député Milissane Hamadi M’homa est intervenu sur le thème de la Justice, des institutions et de la cohésion, et sur «comment garantir une paix durable ?» «Nous avons trouvé un équilibre dans plusieurs secteurs. L’équilibre entre les îles doit être fondé sur l’équité et le mérite. De nombreuses réformes ont été engagées dans plusieurs domaines, à travers le Plan Comores émergent», a indiqué Milissane Hamadi M’homa.
Le chef de l’État a pris la parole à deux reprises au cours de l’événement. Lors de l’ouverture, il a rappelé que «les Comoriens partagent les mêmes difficultés, les mêmes liens de sang et de fraternité», et que «nous devons reconnaître nos erreurs pour mieux les réparer».Puis, dans son discours de clôture, il a prévu une suite à cette initiative. «Il faudrait organiser une nouvelle rencontre, prendre le temps nécessaire. Un rassemblement digne, pour faire le bilan de l’Accord de 2001 et adapter nos actions à notre réalité actuelle», a proposé le président Azali Assoumani en conclusion.Le gouverneur hôte de l’événement, Zaidou Youssouf, s’exprimant à son tour, a salué l’esprit de la rencontre. « C’est un honneur pour nous d’abriter cet événement. Cette journée casse les murs du sectarisme qui nous séparent, et permet de bâtir un mur de solidarité et de cohésion sociale», a-t-il affirmé.