En visite au cabinet du juge d’instruction pour ses habituels pointages hebdomadaire, l’ancien vice-président et chef de l’opposition, Mohamed Ali Soilihi, poursuivit dans la supposée affaire de détournement des fonds de la citoyenneté économique, a été signifié de l’allégement des mesures de contrôle judiciaire qui pèsent sur lui depuis 2018. Interrogé sur les types d’allégements dont bénéficie l’ancien vice-président, son avocat Me Abdillah M’madi Saïd a déclaré ne pas être en mesure de donner des détails. “Le cabinet du juge d’instruction m’a joint au téléphone pour me faire part de cette mesure d’allégement”.
Interrogé sur ce que cet allégement de mesure de contrôle judiciaire représente pour lui et son client, l’avocat a ajouté qu’il est très tôt pour se prononcer à ce sujet. “Nous ignorons le contenu de cette ordonnance”. Si l’avocat de l’ancien vice-président ignore le contenu de cette ordonnance, sa famille politique est bien au courant. Pour le porte-parole de l’opposition, Ibrahim Abdourazak “le juge lui a simplement signifié la fin des pointages hebdomadaires. Les autres mesures sont maintenues, donc pour nous, c’est un non-événement. Cela veut que rien ne change sur son statut. C’est ridicule. S’ils souhaitent faire quelque chose, ils n’ont qu’à juger l’affaire”.
“Cette décision est inacceptable”
Après quatre ans, durant lesquels il effectuait trois pointages hebdomadaires au cabinet du juge d’instruction Aliamane Ali Abdallah et Sakina Dhoifir, c’est avec le nouveau magistrat instructeur que la situation de l’ancien vice-président connaît cette évolution. “Nous espérons aller rapidement au jugement”, a déclaré un allié politique du vice-président qui a requis l’anonymat.
Rappelons que, placé sous contrôle judiciaire suite à une décision rendue le 14 juillet 2018, le 11 décembre de la même année, la chambre d’accusation a rendu une décision qui renforçait les mesures de contrôle judiciaire qui pesaient sur l’ancien vice-président. Sur cette nouvelle décision, l’ancien argentier s’est vu interdire de participer ou d’organiser des réunions politiques, de quitter son domicile ou sa résidence, sauf en cas de nécessité des mesures du juge d’instruction.
Ces deux mesures, qui restreignent le droit d’aller et venir de Mohamed Ali Soilihi, étaient également assorties d’une interdiction de recevoir, de rencontrer ou d’entrer en contact avec Ahmed Abdallah Sambi, Nourdine Bourhane, Ibrahim Mhoumadi Sidi et Mohamed Bacar Dossar, tous poursuivis dans cette supposée affaire dite de détournement des fonds de citoyenneté économique.
Pour museler l’homme politique, la chambre d’accusation l’avait aussi interdit de participer à des conférences avec la presse. Au moment où cette décision a été rendue, les proches de l’ancien vice-président ont crié au scandale, selon eux, “cette décision est inacceptable, la chambre d’accusation a outrepassé ses compétences. Nous la contestons et dans les prochains jours, nous allons former un pourvoi en cassation”. Cette procédure en cassation scandée par les proches du vice-président n’a jamais abouti.