logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Citoyenneté économique I «Une soif d’apprendre la vérité»

Citoyenneté économique I «Une soif d’apprendre la vérité»

Société | -   Adabi Soilihi Natidja

image article une
Si des citoyens interrogés reviennent toujours sur le départ de certains inculpés, d’autres saluent “la bravoure” de ceux qui ont décidé d’assister aux débats qui se poursuivent encore au palais de justice de Moroni. Un sentiment général tend vers un besoin ardent de comprendre ce programme qui a fait jaser dans presque toutes les sphères du débat public depuis des années.

 

Les audiences de la cour de sûreté de l’Etat donnent l’occasion aux citoyens de manifester leur envie de comprendre les enjeux du programme de citoyenneté économique avec “une soif d’apprendre la vérité”. Si des citoyens interrogés reviennent toujours sur le départ de certains inculpés, d’autres saluent “la bravoure” de ceux qui ont décidé d’assister aux débats qui se poursuivent encore au palais de justice de Moroni.


L’ancien rais Ahmed Abdallah Mohamed Sambi et l’ancien vice-président Mohamed Ali Soilihi se sont retirés du procès. D’autres comme l’ancien directeur de cabinet chargé de la défense Mohamed Bacar Dossar, l’ancien vice-président Nourdine Bourhani ont préféré poursuivre le procès précisant avoir l’esprit tranquille. Les avis divergent par rapport à ces décisions.

Les droits et les devoirs des citoyens

Mohamed Avoka salue “la bravoure” de ceux qui ont préféré assister au procès. Il a précisé que ceux qui ont fait le choix de participer aux audiences jusqu’au bout sont des hommes “courageux et ayant compris la notion civique du droit et devoir de chaque citoyen”, regrettant le comportement de l’ancien raïs. “C’était l’occasion pour lui de s’exprimer sur ce dont on l’accuse et de se défendre. Comme le procès passe en direct, il aurait pu expliquer ce qu’il a fait ou pas. Mais il a préféré partir. Ce qui a suscité des doutes”, a-t-il indiqué. Il espère que “cela servira de leçons à ceux qui ont des responsabilités. Ils doivent tenir compte du fait que chaque Comorien a des droits et devoirs et comprendre qu’ils ne sont que des représentants de la nation et que pour cela, ils ont des comptes à rendre. Il est temps que ce laxisme s’estompe”.


Même son de cloche pour Amir Daniel qui estime qu’il est temps que les Comoriens comprennent ce qui se passe avec l’affaire de la citoyenneté de l’état, et les conséquences qui peuvent en résulter. Il estime que témoigner dans cette affaire est “chose compliquée” du fait que  “juger Sambi n’est pas chose facile. Ce que je ne comprends pas, c’est que s’il est vraiment coupable comme ils le disent, pourquoi l’ont-ils gardé illégalement durant tout ce temps ? Je pense que Sambi n’a pas à justifier son innocence mais c’est à la justice de prouver sa culpabilité en apportant les preuves qui l’incriminent. Autrement, il bénéficie toujours de la présomption d’innocence”.


Ces mêmes propos ont été repris par Monir Zaoudat qui estime, toutefois, que l’affaire est complexe qu’il soit possible “qu’on nous cache des choses”. Pour elle, rien ne devrait pousser certains à quitter l’audience même si elle dit prendre en compte leurs arguments. “En même temps, je comprends que s’ils n’ont aucune confiance en la cour chargée de les juger, ils n’avaient aucune chance de s’innocenter. Déjà, il y a ce problème posé par la juridiction chargée de mener le procès, on ne peut pas être sûre de ce qui adviendra. Mais ils auraient quand même pu nous faire comprendre l’injustice dont ils seraient victimes. Nulle ne saura ainsi la vraie version des faits. Si nous sommes vraiment en démocratie, les lois devaient être respectées pour espérer un peu de transparence. Et courage à ceux qui assument ce qu’ils ont fait et qui estiment n’avoir rien à se repprocher en prenant part au procès”, a-t-elle témoigné.

Commentaires