Les Comores perdent cinq places dans le classement mondial de la liberté de la presse 2018. De la 44ème place en 2017, elles dégringolent cette année à la 49ème mais conservent sa première place dans la région de l’océan indien, devant Madagascar, Maurice et les Seychelles.
“Malgré une liberté de la presse garantie par la Constitution de 2001, l’autocensure est pratique courante chez les journalistes comoriens en raison de lourdes peines punissant la diffamation”, lit-on dans le résumé du rapport de reporters sans frontières. Le rapport cite le “manque cruel de ressources et de formation” mais aussi “les coûts élevés de la connexion”.
L’édition 2018 du classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (Rsf) pointe du doigt “l’accroissement des sentiments haineux à l’encontre des journalistes” dans le monde. Le diagnostic est clair :
”l’hostilité revendiquée envers les médias, encouragée par des responsables politiques et la volonté des régimes autoritaires d’exporter leur vision du journalisme menacent les démocraties”.
Reporters sans frontières rapporte que “de plus en plus de chefs d’Etat démocratiquement élus voient la presse non plus comme un fondement essentiel de la démocratie, mais comme un adversaire pour lequel ils affichent ouvertement leur aversion”.”Les Etats-Unis de Donald Trump, pays démocratique, figurent désormais à la 45e place du classement, en recul de deux places. Le président qui cultive la culture du “media-bashing”, pointe du doigt les reporters en les accusant d’“ennemis du peuple”.
Dans cette nouvelle édition, la Norvège reste en tête du classement pour la seconde année consécutive, suivi comme l’an dernier par la Suède (2e). En dernier du classement, la Corée du Nord (180e)qui conserve la dernière place de 2017. En Afrique, le score s’est légèrement amélioré par rapport à 2017, avec des situations très variées. La fréquence des coupures internet, les fréquentes agressions et arrestations, révèlent de nouvelles formes de censure dans la région.
“Au regard des indicateurs utilisés pour mesurer les évolutions des pays, année après année, c’est dans la zone Moyen-Orient et Afrique du Nord que la dégradation de l’indicateur environnement, c’est-à-dire du climat dans lequel travaille les journalistes, est la plus forte”, revèle-t-on dans ce rapport.