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Classement RSF 2024 I Les Comores gagnent 4 points

Classement RSF 2024 I Les Comores gagnent 4 points

Société | -   Chamsoudine Said Mhadji

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Le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters Sans Frontières place l’Union des Comores 71ème sur 180 pays. Le 3ème de la région de l’Océan indien derrière Seychelles 37ème et Maurice qui occupe la 57ème place. Des résultats salués par Beit-Salam et le Syndicat national des journalistes comoriens (Snjc).

 

 

Reporters sans frontières (Rsf) a publié le classement mondiale de la liberté de la presse le 3 mai. Les Comores ont gagné 4 point par rapport à l’Edition de 2023 et occupe la 71ème place. Selon Rsf «l’intimidation et les arrestations de journalistes sont encore monnaie courante», aux Comores. Beit-salam et le Syndicat national des journalistes comoriens (Snjc) se félicitent pour ce progrès.

Dans son discours lors de la célébration de la journée de la liberté de la presse, le nouveau président du Snjc Ahmed Bacar a évoqué certains problèmes, soulignés par Rsf. Il a demandé l’application de l’article 55 du code de l’information qui prévoit que « l’Etat accorde une aide aux médias privée dans le but de promouvoir le pluralisme, la diversité et l’équilibre de l’information».

Le nouveau Code de l’information garant des droits des journalistes.

Reporter sans frontière a souligné que les médias comoriens «peinent à être rentables, ce qui fragilise leur indépendance. Les subventions d’État vont en priorité aux médias publics et proches du régime, alors que les médias privés ont bien souvent du mal à rémunérer leurs journalistes. Ce qui contribue à alimenter l’information partisane et rémunératrice, comme le publireportage ».


Beit-salam a annoncé dans un communiqué publié à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse le 3 mai dernier [voir notre Edition du 6 mai] que le «nouveau Code de l’information garantissant les droits des journalistes a été adopté en 2021 et la Commission Nationale de la Presse et de l’Audiovisuel, jouant les fonctions d’observation de l’éthique journalistique est à pied d’œuvre pour corriger le désordre du paysage médiatique ».


Le gouvernement s’engage pour une professionnalisation du métier et une plus grande liberté des journalistes. Connu comme l’un des préoccupations des journalistes, le problème de la carte de presse semble encours de résolution. «Les travaux d’attribution de la carte de presse vont incessamment démarrer et seront suivis d’une vaste campagne en direction des médias, afin qu’ils se conforment à la règlementation», lit-ont sur le communiqué de Beit-Salam qui a touché un point sensible et important pour la régulation du métier des journalistes.

Régularisation des medias sociaux

Pour le palais présidentiel, «la régulation des réseaux sociaux sera au centre de la réflexion en 2024 pour garantir une information pluraliste, indépendante et crédible». Le président du Snjc Ahmed Bacar avait indiqué qu’il est urgent de se focaliser sur le problème des medias sociaux. Les réseaux sociaux sont pollués par des blogueurs, des lanceurs d’alertes, des influenceurs qui prétendent être tous des journalistes.


Par ailleurs, Reporters sans frontière avait parlé de contexte politique aux Comores par rapport à la liberté de la presse. «Habitués à contrôler les médias d’État, les gouvernements successifs ne se sont jamais résolus à la liberté de ton des médias privés : censure, arrestations de journalistes et bloggeurs sont monnaie courante ».

Rfs montre que malgré le fait que « la liberté de la presse est garantie par la Constitution de 2001, révisée en 2018, l’autocensure reste répandue chez les journalistes comoriens, en raison de lourdes peines punissant la diffamation ».

Pour ce qui est de la sécurité des journalistes aux Comores, reporters sans frontière parle des «Intimidations, agressions, arrestations, menaces, censure… » il a rappelé l’affaire Hablani qui a fait la Une des medias aux Comores «Entre le 2 et le 6 février 2023, quatre journalistes ont été entendus par la brigade de recherche de la gendarmerie nationale, après une plainte pour “diffamation et injure” déposée par l’ORTC contre l’un d’eux, et par un de ses cadres contre les trois autres. » Les journalistes ont écopé de «neuf mois de prison avec sursis et de 300 euros d’amende».

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