De tous les classements mondiaux, le paramètre de la liberté de la presse est considéré comme le plus positif des Comores et le plus proche indicateur d’un pays émergent. Jugez-en vous mêmes. En janvier 2017, Reporters sans frontières publie le classement de l’année écoulée et les Comores sont à la 44ème place dans le monde, la 6ème place en Afrique et la première place dans la région de l’Océan indien.
Puisque toute évaluation interne n’est pas jugée fiable, tout entrepreneur qui souhaite investir à l’étranger consulte le classement mondial de ce pays dans les domaines aussi variés que Doing Business, Développement humain, lutte contre la corruption et l’état de la liberté de la presse. 42,4% de la population comorienne vit en dessous du seuil de pauvreté et 17,8% des Comoriens consomment moins de 1,9 dollars par personne et par jour. C’est ce que révèlent les nouvelles analyses de la pauvreté basées sur l’enquête auprès des ménages de 2013-2014.
De la 153ème à la 158ème sur la réglementation des affaires
Tenez-vous bien ! L’Indicateur de développement humain, ou I.d.h place les Comores à la 160ème place sur les 188 pays en compétition. Cet indicateur qui mesure le niveau de développement des pays, tient compte à la fois du poids économique (Produit intérieur brut ou le Pib par habitant) et intègre aussi les données relatives à la santé/longévité (mesurées par l’espérance de vie à la naissance), le savoir ou niveau d’éducation, et le niveau de vie (éléments de la qualité de vie).
Dans ce paramètre Idh, les Seychelles voisines arrivent en tête du classement des pays africains et occupe le 63è rang mondial sur les 188 pays étudiés, suivis de Maurice qui occupe le 64è rang mondial, de l’Algérie (83è rang mondial), la Tunisie (97è) et la Libye (102è).
Dans une consultation en ligne, la Banque mondiale sondait l’opinion comorienne en demandant quelles sont les obstacles qui empêchent les Comores de progresser plus rapidement dans la lutte contre la pauvreté et quelles sont les grandes opportunités à saisir pour la réduire et promouvoir une meilleure répartition des richesses. Même interrogation sur les principaux éléments qui affectent la croissance économique, l’inclusion sociale et le développement durable.
Doing Business (Rapport du Groupe de la Banque Mondiale) rétrograde les Comores du classement mondial, de la 153ème à la 158ème place, selon une évaluation des indicateurs quantitatifs sur la réglementation des affaires ainsi que sur la protection des droits de propriété de cent quatre vingt dix économies. Ce rapport mesure les réglementations sur la facilité à faire des affaires : création d’entreprise, l’obtention d’un permis de construire, raccordement à l’électricité, transfert de propriété, obtention de prêts, protection des investisseurs minoritaires, paiement des impôts, commerce transfrontalier, exécution des contrats et règlement de l’insolvabilité.
Positionnement très bas aussi selon l’indice de perception de la corruption publié en janvier 2017. Soixante-neuf pour cent des 176 pays y figurant enregistrent une note inférieure à 50, sur une échelle allant de 0 (très corrompu) à 100 (très peu corrompu). Les Comores se retrouvent à la 153ème place démontrant que la corruption est omniprésente.
Dans le monde, les pays ayant perdu des places dans le classement de l’indice sont plus nombreux que ceux en ayant gagné, justifiant une action urgente.52 pays et territoires classés comme petits états insulaires en développement (Peid) sont confrontés à “des défis spécifiques de gouvernance” et sont “sujets à la capture de l’Etat par un groupe spécifique, un lobbysme plus facile, et une capacité institutionnelle limitée”.
Prisonnier de l’extrême pauvreté
Les Comores sont engluées dans les mêmes défis. Si le pays se distingue par ses réserves internationales plus élevées et un déficit du compte courant plus faible, résultats des accords monétaires stables et des importants transferts de fonds de la diaspora comorienne, il se trouve prisonnier de l’extrême pauvreté mais aussi de la faible collecte de recettes fiscales des Comores, qui risquent à long terme de mettre en péril les défis de l’émergence.
Au niveau sportif, les Comores s’approchent de la barre de 100, principal objectif des Cœlacanthes. Au 179e rang mondial il y a trois ans, le pays est classé 130ème en novembre 2017, la deuxième place de la région derrière Madagascar.
Dans ce répertoire de classement, la liberté de la presse aux Comores est visiblement la mieux cotée. Cette hiérarchie démontre selon Rsf qu’à la condition que “la liberté d’expression, la transparence dans tous les processus politiques et de solides institutions démocratiques existent que la société civile et les médias peuvent exiger des personnes au pouvoir qu’elles rendent des comptes et que la corruption peut être combattue avec succès.”