Depuis jeudi 19 septembre, des grandes marées ont été observées dans plusieurs localités, notamment à Mitsamihuli, Bangwa Kuni et Ikoni. Interrogé sur le sujet, Acene Mohamed, ingénieur à la direction de la météorologie, explique que ces grandes marées sont causées par la position des astres, un phénomène appelé «équinoxe». «Lorsque le soleil passe sur l’hémisphère céleste, il provoque des marées plus intenses. Ce phénomène est temporaire et devrait s’atténuer dans deux ou trois jours. Cependant, les conséquences sur le littoral sont bien réelles.
Les pirogues et les embarcations situées sur la côte doivent être déplacées pour éviter qu’elles ne soient emportées», précise-t-il. Les habitations situées en bord de mer, ajoute-t-il, sont également exposées aux submersions. Ce phénomène, plus intense que d’habitude, a accéléré l’érosion côtière, constatée dès le matin du vendredi. À Mitsamihuli, ville touristique, l’érosion a menacé les constructions proches du rivage. Sur ces portions de côte, le recul du trait de côte est notable sous l’effet des vagues. La mer s’approche dangereusement de la route nationale. À la Place Rouge, en face de l’école Magaza, une partie du site a été détruite, et la ruelle menant au restaurant «Chez Nini» a été endommagée.
L’effet des vagues
À Ikoni, l’immersion marine a envahi le quartier Soifa, touchant plusieurs habitations, tandis que le lac Nkwabe a été submergé. À Bangwa Kuni, la montée des eaux a également été observée. Des permis de construire continuent pourtant d’être accordés dans des zones à haut risque, où la mer grignote chaque année un peu plus le littoral. «Tout au long de la côte, de Terminus jusqu’à Mwembwani, des restaurants et des hôtels continuent de voir le jour.
Pourtant, la base du tourisme, c’est-à-dire les plages, disparaît peu à peu», avertit Bakari Msaidie Haninga, un volontaire engagé dans la protection du littoral de Mitsamihuli, sur les réseaux sociaux. Les initiatives locales, comme la construction de digues ou la plantation de filaos, sont insuffisantes pour endiguer le phénomène. Aucun plan local d’urbanisme ne s’appuie sur un plan de prévention des risques littoraux de l’État.
Les localités touchées l’année dernière, comme Mitsamihuli, Ntsaweni, Mwandza-Mbwani et Djomani, n’ont reçu aucune aide pour la mise en place de mesures de sécurité pour protéger les habitants et leurs biens. «Après les grandes marées de l’année dernière, les autorités locales avaient envisagé un enrochement. Une étude a été réalisée, et un budget de 200 millions de francs a été acté. Mais faute de moyens, aucune suite n’a été donnée à ce projet, malgré les risques», déplore Aboubacar Ahmed, maire de la commune de Mitsamihuli ya Mboini