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Clôture de la session parlementaire d’avril : Quatre-vingt dix jours pour rien

Clôture de la session parlementaire d’avril : Quatre-vingt dix jours pour rien

Société | -   Mariata Moussa

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Au cours de cette période durant laquelle le compteur parlementaire a affiché un zéro pointé, les élus de la nation ont tout de même continué à toucher leurs salaires en parfaite quiétude. Pour les députés de l’opposition, cette situation est créée en toute pièce par l’exécutif pour paralyser le pouvoir législatif avec la bénédiction du président de l’Assemblée.

 

Ouverte dans une atmosphère tendue et sous une forte présence des forces de l’ordre, la session d’avril 2018 a été clôturée, le vendredi matin avec une très faible présence des députés. Cette cérémonie de clôture s’est déroulée devant treize députés physiquement présents, une faible participation des agents de l’administration de l’Assemblée en raison de nombreux mois d’arriéré de salaire et bien loin des représentants des corps diplomatiques accrédités en Union des Comores.

Au terme de cette cérémonie de clôture, le député d’Itsandra-nord, est intervenu pour apporter quelques éclaircissements par rapport à l’enquête parlementaire faite sur les fonds de la citoyenneté économique. «Il a été dit que l’ensemble des députés a été impliqué dans l’élaboration de ce rapport, cela n’est pas le cas. Nous ne devrons pas être associés à ce travail car c’est l’œuvre du député Dhoihir Dhoulkamal seulement».


Absent également à cette cérémonie de clôture, le président de l’Assemblée de l’Union, Abdou Ousseni a été remplacé par le député Hachim Ramiara, deuxième vice-président de l’institution. Dans sa brève allocution de clôture, le député de la circonscription Mledjele-Nyumashuwa (Mwali) a souhaité que «ce qui s’est passé au cours de cette session d’avril ne se répète plus à la prochaine rencontre d’octobre».

Selon-lui, ce sont les problèmes internes qui ont fait que cette session n’a pas été active. «Tout le monde sait que cette session a été ouverte avec beaucoup de problèmes, nous espérons que cette situation ne se reproduise plus», a déclaré Hachim Ramiara. Pour parler d’inactivité, cette session officiellement ouverte le vendredi 6 avril dernier affiche un compteur à zéro. Pendant les quatre-vingt dix jours, les élus de la nation n’ont rien apporté au pays. Zéro conférence de président, zéro loi examinée, zéro plénière, n’en parlons plus des questions orales du gouvernement.

«On a travaillé»

Au cours de cette période ou le compteur parlementaire affiche zéro pointé, les députés ont continué à toucher leurs salaires en parfaite quiétude. Pour les députés de l’opposition, cette situation est créée de toute pièce par l’exécutif pour paralyser le pouvoir législatif avec la bénédiction du président de l’Assemblée. La séparation des pouvoirs n’a pas son sens. «Comme on a voulu que l’Assemblée ne fonctionne pas, aucune procédure allant vers la tenue d’une plénière ou d’une conférence des président sn’a été mise en place». Quant au député Tocha Djohar, «le premier responsable de cette situation est le chef de l’Etat, garant du bon fonctionnement des institutions».   

 
Interrogé sur cette situation qui n’a rien apporté au pays au cours de ces trois derniers mois, le vice-président, assurant l’intérim d’Abdou Ousseni a déclaré que contrairement à ce que les gens pensent, c’est trois mois ne se sont pas passé pour rien. «Les gens pensent que nous n’avons rien fait car aucune loi n’a été votée. Il y a beaucoup de travaux qui ont été faits par rapport à la diplomatie parlementaire. Nous avons des relations avec des parlements étrangers et les députés ont beaucoup travaillé au cours de cette période dans ce cadre». Pour justifier que le parlement a travaillé durant cette période, le deuxième vice-président a rappelé que cinq députés comoriens dont une femme font désormais partie du parlement panafricain.


Au sujet de la présence d’une femme au parlement panafricain, en bon juriste, Hachim Ramiara a précisé que la conseillère de Ndzuwani a légalement le droit de siéger à Pretoria conformément au règlement intérieur de l’Assemblée. «L’invitation concernait des élus représentant de la Nation. Dans les pays où il y a deux parlements, une assemblée et un sénat, les deux institutions sont représentées. Chez nous, nous avons deux parlements, l’Assemblée et les conseils des îles. Ce dernier remplace le Sénat des autres pays. Abdou Ousseni a donc choisi trois députés et deux conseillers dont cette femme».

          

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