Un collectif des Organisations «représentatives» du secteur privé et la Fédération comorienne des consommateurs (Fcc) ont fait part, via un communiqué rendu public ce jeudi 22 avril, de leurs profondes préoccupations et inquiétudes sur les services et les frais du scanner à conteneur. Ces derniers ont, en effet, pris connaissance de l’arrêté du ministre des Finances portant sur les modalités de paiement des frais de scannage des conteneurs et autres marchandises. Dans le document de l’argentier de l’Etat, «les tarifications du service public de scannage seront inclues dans les frais de manutentions-bord payés par l’armateur auprès de Moroni-Terminal, concessionnaire du service public ou son représentant».
Il est précisé dans l’article qui suit que «les frais payables par le client utilisateur du scanner seront facturés et réglés avant l’enlèvement du conteneur». La facturation, en ce qui concerne le riz et le ciment, se fera dans les mêmes conditions que les autres marchandises, en raison de 1 000fc la tonne.
Il n’en fallait pas plus pour que les Organisations patronales montent au créneau.
Dans le document qu’Al-watwan a pu consulter, elles reconnaissent que «le renforcement de la sécurité à nos frontières et la facilitation des conditions de travail des agents affectés à cette mission rencontre la compréhension et l’adhésion de nos organisations». Cependant, pour elles, «l’arrêté ne répond pas à ces objectifs» pour plusieurs raisons.
Le collectif considère que «la sécurité aux frontières est une prérogative régalienne qui est naturellement prise en charge par le budget de l’Etat. Le scanneur est un outil de travail pour les agents de la douane, tout comme pour la police des frontières avec les scanneurs utilisés pour les documents des voyageurs». En outre, les organisations font part de leur étonnement quant au fait que le ministère des Finances oblige «les importateurs à payer au port de Mutsamudu, une taxe sur un scanneur qui n’existe pas».
Le coût de la machine ?
Elles s’interrogent également sur la mission de la fameuse machine et sur sa durée. «La taxe sur les frais de scannage laisse supposer qu’il s’agit de la contrepartie à la prestation d’un service. Pourquoi alors prélever la taxe sur des marchandises non scannées», questionnent-elles.
Évidemment, le coût de la machine, la durée de son remboursement qui ne sont pour l’instant pas dévoilés, intéressent le patronat. Pour sa part la Fédération des consommateurs s’inquiète des conséquences inflationnistes d’une telle mesure : «cherté des prix, augmentation du coût de la vie, et forte diminution des revenus». Ainsi, les membres du collectif «demande la suspension de cet arrêté et l’ouverture immédiate des négociations sur les conditions d’installation et d’utilisation du scanneur dans le cadre du comité de pilotage du protocole d’Accord du 12 avril 2020».