L’école primaire publique de Mitsamihuli est désormais rebaptisée «Ecole primaire Fundi Mwalimu (Epfm). C’est le ministre de l’Education nationale, Bacar Mvoulana, en commun accord avec les cadres de la région, qui l’a officiellement nommée ainsi, ce dimanche 29 septembre, à l’occasion de la cérémonie commémorative du regretté instituteur et pédagogue Toyb Dada, organisée pour le quarantième jour de son décès.
La cérémonie a eu lieu dans l’enceinte de l’école primaire, laquelle a formé plusieurs élites de la région. Ainsi, les «nordistes» ont tous adopté cette rebaptisation en signe de reconnaissance de la contribution du regretté pour la scolarisation et l’éducation de plusieurs cadres de leur région et du pays.
Un homme de rigueur et de discipline
La cérémonie a vu la présence de plusieurs personnalités et autorités du pays, notamment le gouverneur de l’ile de Ngazidja. Après la lecture du saint Coran, le maire de la commune de Mitsamihuli ya Mbwani, Aboubacar Ahmed, a profité de cette occasion pour présenter les condoléances à la famille du défunt. Il saisira l’occasion pour saluer trois faits marquants du regretté au moment où il exerçait dans le milieu éducatif. «Il a marqué son époque sur la sensibilisation des parents pour une scolarisation effective. Il luttait pour éviter de généraliser uniquement l’enseignement de l’école coranique. Il avait cette détermination d’accompagner les parents sur les procédures de scolarisation vu le dépassement des âges des enfants», a-t-il rappelé.
Un de ses disciples, actuel ophtalmologiste, Dr Chanfi Mohamed, trouve que Toyb Dada était un homme de rigueur et de discipline avec les mots et l’argumentaire bien rodé pour convaincre les familles de l’intérêt de scolariser des enfants de la fratrie à l’école du Mzungu. Il se rappelle du milieu des années 60 où Fundi Moilimu avait occupé la fonction de directeur d’école à Mitsamihuli. Une période durant laquelle plusieurs dizaines de filles et de garçons ont pu accéder à l’instruction publique.
«Toyb Dada a grandement participé à la campagne de sensibilisation pour la scolarisation de nombreux enfants à Mitsamihuli et des villages environnants, notamment Wela, Ndzauze, Ntsadjeni, Membwadju pour ne citer que ceux-là. N’était-ce pas lui, l’instituteur et le seul directeur qui avait l’audace de persuader, convaincre et accompagner les parents jusqu’au bureau du chef de canton et du cadi en charge de l’état civil pour établir les jugements supplétifs permettant l’inscription de leurs enfants à l’école ?», s’interroge Chanfi Mohamed à l’assistance.
Au nom du Gouvernement et en tant que ministre, le ministre de l’Education nationale a rebaptisé cette école, où le défunt a exercé, école primaire fundi Mwalimu (Epfm). Bacar Mvoulana a profité de cette occasion pour dresser un bref bilan de ses premiers quatre-vingt-dix jours à la tête du ministère de l’Education nationale. «Que l’héritier de Toyb Dada continue d’inspirer des générations», a-t-il invoqué.
Valoriser ce métier noble
A la fin de la cérémonie, le porte-parole du Grand nord, fundi Mouandhu Msaidie, a déploré un malaise qui s’installe dans les rapports entre parents et enseignants. Il a insisté sur la nécessité de renforcer cette relation pour le bien de l’enfant. «C’est regrettable de constater que des parents tolèrent les mauvais comportements de certains de leurs enfants. L’organisation de cette cérémonie permet de relever l’importance de l’enseignant, son rôle et sa place dans nos sociétés, participant à façonner l’avenir. Le ministre doit valoriser le titre d’enseignant», a-t-il rappelé.