L’hymne national est défini par la Constitution actuelle parmi les symboles du pays. «Le drapeau, les sceaux et l’hymne national sont les symboles de l’Union des Comores et de la souveraineté nationale (…) L’hymne national est Umodja wa Masiwa», lit-on dans l’article 9 de la Constitution de 2001 révisée en 2018. Ainsi, les Comoriens, comme toutes les autres populations à l’égard de leurs hymnes nationaux, ont le devoir de la respecter, la protéger et la défendre partout où besoin est. Cet hymne est écrit en Shikomori en 1978 par Saïd Hachim Sidi Abderemane, originaire de Domoni ya Ndzuani.
Mardi 6 juillet, lors de la célébration de la fête de l’indépendance, la chanteuse Samra a exécuté l’hymne comorien. Sa prestation a fait l’objet de plusieurs critiques. Certains estiment qu’elle a été mal chantée. Cependant, le débat reste ouvert. Selon certains, l’hymne national est «mal chanté partout». Ça ne date pas d’aujourd’hui. Mais ces erreurs passent toujours inaperçues et restent un non évènement.
Plusieurs personnes le chantent comme ils veulent, à travers leurs dialectes insulaires, or il est écrit en ShiNdzuani. Même si pour d’autres, cela n’est pas grave sachant que l’hymne est chanté en ShiKomori, une des langues officielle définies par la constitution. «Les paroles ne sont pas respectées», critique-t-on. D’ailleurs, un jour, l’ancien président Ikililou Dhoinine a, après l’avoir écouté, chanté lui-même l’hymne national, lors d’une cérémonie, pour montrer comment on devrait chanter, en respectant les paroles à la lettre.
Quelle attitude adopter ?
L’attitude à adopter lors de l’exécution de l’hymne national n’est pas régie par la loi ou le règlement. Il convient cependant de garder une attitude respectueuse lorsque ce dernier est joué ou chanté. Si la manière de témoigner de ce respect peut varier, l’usage républicain commande de se mettre au garde-à-vous. Pour les autorités publiques porteuses d’un uniforme, elles saluent lorsque l’hymne national ou un hymne national étranger est exécuté, sauf dans le cas d’une interprétation à cappella.
Certaines personnes posent leurs mains sur leurs poitrines en signe de l’amour manifesté, pendant que d’autres restent debout silencieux et font aucun geste. On apprend même qu’à l’époque d’Ali Soilihi, même si on est aux toilettes, on ne bougeait pas en signe du respect de l’hymne national. Mais ces derniers temps, c’est le contraire qui est constaté, or toute attitude susceptible de caractériser un outrage à l’hymne national peut être puni.
Maintenant, il reste à savoir comment faire pour remédier aux problèmes liés à l’exécution de l’hymne national comorien. Ce dernier doit être appris dans tous les établissements scolaires et dans les Payalashio, depuis la maternelle. Les enseignants d’instruction ou d’éducation civique doivent également s’y mettre. Le chanter comme le font certaines écoles ne suffit pas. Il faut apprendre à bien le chanter, le respecter, apprendre à défendre, protéger et respecter les valeurs et les symboles de l’Etat.
Paroles du Umoja wa Masiwa
Iberamu isipepedza
Inadi ukombozi pia
Idaula ivenuha
Tasibabu ya idini
Vo ya tsangaya
Hunu komoria
Narikeni na mahaba
Yahuvendza yamasiwa yetru
Wasi waKomoro damu ndzima
Wasi waKomoro dini ndzima
Yamasiwa radzaliwa
Yamasiwa yarilea
Mola ne arisaidia
Narikeni ha nia
Rivendze uwatwania
Mahaba ya dini na dunia
Iberamu isipepedza
Rangu mwezi sita wa jwie
Idaula ivenuha
Zisiwa zatru zikatuha
Maore na Ndzuani
Mwali na Ngazidja
Narikeni na mahaba
Yahuvendza
Ya masiwa