Dans un récent entretien avec Al-watwan, Mohamed Chanfiou Ahamada, le président de la Commission nationale de la concurrence a révélé que certaines autorités et commerçants abusent de leur pouvoir et publient des textes législatifs et administratifs bafouant la liberté de la concurrence. Et dans un souci de protéger les consommateurs, il a affirmé que des mesures seraient prises pour traduire en justice les sociétés fautives.
La question de la fixation des prix a été particulièrement mise en lumière par ce dernier. Il a souligné l’incohérence de la vente d’un même produit importé à des prix identiques dans différents pays, malgré des charges différentes. «Il est difficile de comprendre qu’un même produit importé dans de pays et sociétés différentes et des charges aussi différents se vend aux mêmes prix», a-t-il déclaré. Il a assuré que les sociétés coupables d’abus seraient poursuivies en justice. Se basant sur la loi sur la concurrence, Mohamed Chanfiou Ahamada a rappelé que « la fixation des prix par consentement est une infraction».
En citant les articles 4, 5 et 6 de la loi, il a dénoncé les années de préjudice subies par les citoyens en raison des décisions prises par les responsables gouvernementaux et les commerçants. Il a également souligné l’absence de recours pour les victimes. Toutefois, il a annoncé que la Commission nationale de la concurrence serait désormais accessible pour traiter les cas d’infraction ou d’abus, que ce soit par le biais des membres de la commission ou par les citoyens.
Les articles 4, 5 et 6 de la loi
Mohamed Chanfiou Ahamada a par ailleurs mis en garde contre certains abus. «Si on est contraint d’acheter du riz avec de l’eau de Javel car on se sent obligé, on devrait saisir la Cnc qui a pour mission d’agir avec l’appui des forces de sécurité», a-t-il fait savoir, rappelant sur ce point également «la responsabilité partagée» dans ces affaires. Il convient tout de même de noter que cette fameuse «loi sur la concurrence en Union des Comores» a été adoptée en 2013 et promulguée en 2014 par l’ancien président Ikililou, mais ce n’est qu’en 2017 que le président Azali a défini par décret la Commission de la concurrence, avant de désigner son président en 2022, puis ses sept membres en mai dernier. La commission au complet doit maintenant prêter serment pour pouvoir commencer à travailler.