Le paysage médiatique comorien s’est doté d’un nouveau dispositif régulateur, avec la mise en place de la Commission nationale d’attribution de la carte de presse, officialisée par arrêté ministériel, daté du 30 mars 2024. Composée de sept membres, la commission réunie le 18 mai 2024 au siège du Conseil national de la presse et de l’audiovisuel (Cnpa), est chargée de recevoir, d’examiner et de valider les demandes d’obtention du précieux sésame qu’est la carte professionnelle de la presse.
Un nouveau tournant du métier
Sous la coordination de Mohamed Boudouri, figure bien connue dans le domaine de la presse, le bureau exécutif, composé de quatre membres, est constitué pour mener à bien cette mission. Abdillah Sandi Kemba a été élu secrétaire général, Chayhane Yassimina est désignée trésorière, et Kamal Ali Yahoudha, responsable de la logistique.
L’objectif de cette commission ne se limite pas à la simple délivrance des cartes.
Elle s’étend aussi à la surveillance et à la régulation de la profession. Elle examine les demandes de suspension ou de retrait de la carte professionnelle, conformément aux principes édictés dans la Charte de Hamramba, qui définit les droits et devoirs des journalistes comoriens.
Cette initiative a été accueillie favorablement par les professionnels de la presse, à l’instar du rédacteur en chef de la version arabe du journal Al-watwan, Cheha Hamadi, pour qui «la possession de la carte professionnelle permettra de distinguer les véritables professionnels des autres acteurs, et ainsi à mettre fin à l’anarchie qui prévaut parfois dans le domaine».
L’ancien rédacteur en chef du même quotidien, Abdallah Mzembaba, estime de son côté qu’il ne faut pas exclure certaines catégories d’acteurs, notamment avec l’émergence des réseaux sociaux. Selon lui, il est nécessaire que cette inclusion se fasse dans le respect des normes déontologiques et réglementaires afin de garantir un paysage médiatique éthique et responsable.
La carte de presse, qui contiendra toutes les informations essentielles, sera délivrée aux journalistes de nationalité comorienne, ainsi qu’aux journalistes étrangers, exerçant de manière permanente aux Comores. Elle sera également accessible aux journalistes freelance travaillant pour des organes étrangers, sous réserve de remplir les conditions requises.
