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Commune de Mitsamihuli ya Mbwani I Des jeunes se révoltent après l’inhumation d’une victime de la Covid-19

Commune de Mitsamihuli ya Mbwani I Des jeunes se révoltent après l’inhumation d’une victime de la Covid-19

Société | -

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Hier, mercredi 20 janvier, le maire de la commune de Mitsamihuli ya Mbwani, Aboubacar Ahmed, a reçu une délégation de jeunes dans son bureau après les funérailles d’une «victime de la Covid-19». Révoltés depuis la sépulture, ces jeunes se sont indignés des conditions et procédures mortuaires pratiquées qui, selon eux, «ne respectent pas la dignité humaine». «Il n’y aucune garantie que le lavage mortuaire se fait suivant les règles établies par la religion. Les quelques personnes chargées de s’en occuper ne sont pas à la hauteur des travaux préalables», ont-ils laissé entendre.

 

A la sortie du bureau, le maire de ladite commune a regretté les «malentendus survenus dans de telles circonstances alors que tout pourrait s’arranger dans le dialogue». Selon lui, les jeunes qui ont envahi le bureau de la mairie ont proposé de revoir le protocole mis en place en cas de décès de la pandémie. «Ils sollicitent la présence d’une érudite ou un érudit religieux pendant le lavage mortuaire de nos morts selon le sexe du défunt. Ils proposent également la possibilité d’insérer un ou deux membres de la famille pendant qu’on dépose un mort dans la tombe», indique Aboubacar Ahmed.

Face à ces doléances, le maire des six localités a accepté de soulever la problématique auprès des autorités afin qu’une telle situation n’engendrent de polémiques. «Toutes ces doléances peuvent être intégrées dans le protocole mis en place en cas de décès de la Covid-19, mais il est nécessaire que les conditions et équipements sanitaires visant à protéger les personnes plus exposées soient disponibles. Sinon, il est aussi injuste de satisfaire les uns et exposer les autres à d’éventuelles contaminations», répond-il. A l’entendre, sans des mesures relatives au protocole mis en place en cas de décès, la propagation du virus se fera à une vitesse vertigineuse.


Interrogé sur le protocole mis en place en cas de décès, le médecin chef de l’hôpital de Mitsamihuli, docteur Djounaid Houmadi, a expliqué que des agents du Croissant-rouge s’occupent des préparations mortuaires. «Ce sont les personnes formées pour de telles situations. En cas de décès, nous informons les autorités pour que ces dernières contactent le Croissant-rouge. Ces agents ont été formés sur les procédures à suivre sans prendre de risque de contamination pour enterrer le corps», assure-t-il.

A noter que depuis près d’une semaine, le maire a pris une série de mesures en vue de lutter contre la Covid-19.  L’interdiction des regroupements de personnes fait partie de ces mesures. Et si jusque-là le protocole a été globalement respecté, il y a quelques jours après le décès d’un homme, tout est parti en vrille.

Le protocole n’a en effet pas été suivi et c’est ce qui a provoqué la colère des jeunes de la localité qui estiment que d’une part le protocole ne tient pas compte de la dignité humaine et que, d’autre part, la série de mesures imposées par le maire n’est pas la même pour tout le monde. Face à cette situation, l’autorité du maire a été ébranlée et des discussions ont été engagées pour trouver des solutions dans les meilleurs délais. 

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